Genève (awp) - La croissance économique devrait accélérer l'année prochaine dans le canton de Genève, avec un PIB en progression de 1,9%, selon les prévisions fournies mardi par la Banque cantonale de Genève (BCGE). En 2017, la hausse devrait se fixer à 1,1%

L'inflation est attendue à 0,7% contre 0,6% cette année, précise un communiqué de presse. Le taux de chômage devrait demeurer à 5,3%, l'un des plus élevés de Suisse.

La BCGE a également précisé ses prévisions pour la Suisse dans son ensemble. La croissance du PIB est estimée à 1,2% en 2017 et à 1,8% pour l'année prochaine. Les perspectives en termes de renchérissement sont identiques à celles pour Genève. En ce qui concerne le marché du travail, le taux de chômage est attendu à 3,2%, aussi bien pour 2017 que pour 2018.

La conjoncture genevoise est actuellement portée par une embellie constatée dans les secteurs du commerce, de la finance et de l'hôtellerie-restauration.

Les ventes à l'étranger soutiennent également l'économie, dopées par la dépréciation du franc. "Nous assistons à un retour de la croissance qui est initié par ce retour des exportations", a expliqué en conférence de presse Valérie Lemaigre, économiste en chef de la BCGE.

Cela est particulièrement vrai pour les secteurs du luxe, selon Mme Lemaigre. "L'horlogerie est sortie du marasme dans lequel elle était empêtrée depuis quelques trimestres."

L'économiste constate un rééquilibrage entre les secteurs d'activité au niveau national, ce qui se vérifie également du côté de Genève. En témoigne un retour à l'optimisme dans des domaines aussi importants que la pharma, la chimie et surtout la finance.

CRÉATION D'EMPLOIS ET SALAIRES À LA HAUSSE

Qui dit retour de la confiance, dit souvent hausse des investissements. Les entreprises genevoises reprennent confiance et embauchent de plus en plus. Au cours des trois premiers trimestres de 2017, la création d'emploi à Genève a crû de 2%. Les trois quarts de ces nouveaux postes sont des emplois qualifiés. Le niveau des salaires a également progressé de 2%, a précisé l'économiste en chef de la BCGE.

Les investissements en équipements ne sont visiblement pas en reste, surtout en ce qui concerne la recherche et développement. Valérie Lemaigre a souligné l'importance de ces dépenses en termes de productivité. "Je cite l'exemple de Givaudan qui a augmenté sa profitabilité de 30% après l'introduction de SAP (un logiciel de gestion) en 2012."

La numérisation des activités constitue l'autre tendance forte en termes d'investissements productifs. La BCGE donne elle-même l'exemple, l'établissement ayant lancé cette semaine une plateforme permettant d'ouvrir un compte ou de contracter une hypothèque derrière son écran d'ordinateur.

Quant au marché immobilier à Genève, il connaît une certaine détente, avec un taux de vacance à fin septembre de 0,51% contre 0,47% une année auparavant. "La hausse du taux de vacance s'explique principalement par l'augmentation de constructions à Genève et par le recul de l'immigration", a affirmé Yves Spörri, responsable de la division Entreprises et clients institutionnels.

Les prix des appartements et maisons ont enregistré une hausse de 1 à 2% depuis le début de l'année, alors que les loyers ont suivi une courbe descendante.

Sur le segment commercial, les bureaux ont bénéficié d'un regain de demande, avec une réduction de 13% sur un an des surfaces disponibles.

Pour Mme Lemaigre, les conditions sont réunies pour que la tendance favorable actuelle perdure en 2018 à Genève, grâce notamment à la dépréciation du franc qui va continuer à pousser les exportations.

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