Sion (awp) - Un changement de pratiques dans la constitution des fonds propres a permis à la Banque cantonale du Valais (BCVs) d'afficher une progression stratosphérique du bénéfice net au premier semestre. Cela n'enlève rien à la performance opérationnelle de l'établissement, qui poursuit sa stratégie de diversification des revenus. Autant d'arguments qui ont poussé la direction à revoir à la hausse ses ambitions pour 2017.

Désormais, l'établissement valaisan va privilégier la réserve légale issue du bénéfice pour renforcer sa capitalisation. Cette modification technique s'est répercutée favorablement sur le bénéfice semestriel, qui s'est envolé 61,3% sur un an à 49,9 mio CHF, indique mercredi la BCVs.

Cette hausse s'explique par la réduction à néant des variations des réserves pour risques bancaires généraux, qui avaient atteint 16 mio CHF il y a une année. "Notre stratégie de renforcement des fonds propres est maintenue", a néanmoins assuré à AWP le directeur général (CEO) Pascal Perruchoud.

La responsabilité pour la constitution de fonds propres incombera désormais à l'assemblée générale, la seule compétente pour renflouer la réserve légale issue du bénéfice.

Le patron de la banque souligne toutefois que la performance réelle de la BCVs doit être mesurée à l'aune du bénéfice ajusté, qui a pris 9,6% à 33,9 mio CHF. Le résultat opérationnel s'est lui étoffé de 5,6% à 57,4 mio.

"MARGE LÉGÈREMENT SOUS PRESSION"

La BCVs a accusé une baisse des recettes dans sa principale activité, les opérations d'intérêts, dont le produit net s'est étiolé de 5,9% à 79,0 mio CHF.

Malgré tout, M. Perruchoud se félicite de la bonne tenue de cette activité, principale contributrice aux revenus. "Les intérêts encaissés sont restés stables, tandis que la charge d'intérêt a baissé", explique le CEO. Ce dernier relève toutefois que la marge d'intérêt est "légèrement sous pression", une situation qui ne devrait pas s'améliorer avant 2018.

A fin juin, le volume d'affaires hypothécaires affichait une hausse de 3,2% sur six mois à 9,24 mrd CHF. Le marché immobilier valaisan "se porte bien", à en croire M. Perruchoud, malgré les craintes suscitées par la Loi sur l'aménagement du territoire (LAT) et la Lex Weber.

La gestion de fortune prend de plus en plus d'importance au sein de la BCVs, conformément à la stratégie de diversification des revenus en cours. "A terme, je souhaite qu'elle contribue à hauteur de 15% à 20% des recettes", note Pascal Perruchoud, qui constate une forte concurrence dans le domaine, même en Valais. Au premier semestre, les opérations de commissions et de prestations de service ont bondi de 11,4%, à 18,6 mio CHF.

Troisième pilier sur lequel reposent les revenus, les opérations de négoce se sont enrobées d'un tiers, à 13,8 mio CHF, portées par les contrats à terme de devises. Bien qu'ils ne contribuent que marginalement, les autres résultats ordinaires ont également connu une évolution réjouissante, soit une quasi multiplication par quatre.

UN CENTENAIRE COÛTEUX

Dans cette activité, le patron ambitionne de réduire ses immobilisations financières, respectivement les immeubles à vendre, dont la valeur a fondu à 16 mio CHF, contre 21 mio précédemment. D'ici fin 2018, la cession d'objets devrait permettre de ramener ce parc à 10 mio, espère le CEO.

L'établissement valaisan a parallèlement alourdi ses charges de 7,0% à 57,6 mio CHF. Le centième anniversaire de la banque est notamment à l'origine de cette hausse des dépenses. Le renforcement des effectifs a également contribué à faire gonfler les frais, tout comme les différents projets dans l'offre numérique.

Le premier semestre a été plus favorable que les prévisions, affirme la BCVs dans son communiqué. La tendance positive en termes de volumes d'affaires devrait se poursuivre pour les six derniers mois de l'année.

"Nous avons clairement relevé nos objectifs pour l'année", a précisé Pascal Perruchoud. La BCVs s'attend ainsi à dégager une résultat opérationnel et un bénéfice net supérieurs à ceux de 2016.

En termes de capitalisation, le directeur général vise pour la fin de l'année un ratio de fonds propres durs (Tier 1) supérieur à 17%, contre 16,8% en 2016.

Vers 13h30, le titre BCVs s'enrobait de 1,4% à 95,00 CHF, dans un volume de 2870 actions échangées, supérieur à la moyenne journalière. Le SPI gonflait de 0,65%.

fr/al