Que signifient les interventions récentes de la Banque centrale chinoise? La People Bank of China (PBoC) a abaissé le taux de référence du yuan à la mi-août, un pivot fixé par Pékin autour duquel sa monnaie est autorisée à fluctuer dans une marge définie. Certains ont craint une nouvelle guerre des monnaies. Le terme paraît inapproprié dans la mesure où en une décennie, le yuan s'est apprécié d'environ 30%. Les quelque 6% de la récente baisse ressemblent ainsi davantage à un ajustement qu'à une dévaluation.

Il n'en reste pas moins que la décision a ravivé les craintes sur la reprise mondiale et fortement surpris les places financières, qui sont entrées dans une période de correction et de volatilité. Fuir les marchés des actions n'est pourtant pas de mise. Même si la croissance mondiale n'est pas très dynamique, elle est mieux distribuée qu'auparavant.

Certes, la décision d'affaiblir le yuan, suivie par une nouvelle baisse des taux directeurs, semble montrer que les problèmes économiques de la Chine sont plus importants qu'imaginés. De plus, si cette nouvelle donne touche prioritairement les pays émergents et les matières premières, son effet sur le commerce mondial n'est pas indolore.

A l'inverse, les dernières statistiques européennes, notamment le recul du chômage en juillet dans la zone euro, qui s'est pour la première fois depuis plus de trois ans situé sous la barre des 12%, montrent que la situation s'améliore sur le Vieux Continent. Et ce, alors que la conjoncture américaine est relativement robuste.

Au final, le regain de volatilité boursière s'explique notamment par les niveaux élevés qu'avaient atteints les indices boursiers. Des niveaux auxquels la sensibilité à toute perturbation est très forte. Cependant, comme le dit le proverbe chinois: à qui sait attendre, le temps ouvre les portes.

Patrick Botteron,

Directeur du Private Banking onshore BCV

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