Londres (awp/afp) - La banque britannique Barclays est tombée dans le rouge au premier trimestre, du fait de frais pour litiges de 2 milliards de livres dont le versement d'une lourde pénalité aux Etats-Unis autour de ses pratiques dans l'immobilier avant la crise financière.

Pour la période du 1er janvier au 31 mars, la banque a déploré une perte nette de 764 millions de livres (874 millions d'euros), contre un gain de 190 millions de livres l'an passé à la même époque, a-t-elle annoncé jeudi dans un communiqué.

Fin mars, Barclays a trouvé un accord aux Etats-Unis prévoyant une pénalité de 2 milliards de dollars (1,4 milliard de livres) pour solder une enquête du ministère de la Justice (DoJ).

"Cette pénalité est substantielle, mais cet accord représente une étape majeure pour Barclays qui met ainsi derrière elle un litige vieux d'une décennie", a souligné son directeur général, l'Américain James Staley.

L'établissement était accusé de "fraude" pour avoir vendu entre 2005 et 2007 des produits financiers toxiques baptisés "RMBS" à des investisseurs, qui ont essuyé des milliards de dollars de pertes quand ces produits financiers ont perdu toute valeur.

Outre cet accord, la banque a provisionné 400 millions de livres en lien avec le scandale les Payment Protection Insurance au Royaume-Uni (PPI), des assurances crédit défectueuses vendues par plusieurs banques britanniques à partir des années 1990 et qui leur coûtent des milliards de livres en indemnités ces dernières années.

En excluant ces frais pour litiges et mauvaises conduites, le bénéfice avant impôt de la banque a légèrement augmenté de 1%, à 1,725 milliard de livres, a mis en exergue Barclays.

La banque a fait état d'une baisse de ses coûts du crédit - les pertes liées aux emprunteurs non solvables -, du fait entre autres de l'amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis.

A l'international, Barclays a profité d'un surcroît de volatilité sur les marchés qui a dopé les revenus de son activité, même si ses revenus ont légèrement diminué tant du côté de la banque d'affaires que du côté des prêts aux grandes entreprises.

Au Royaume-Uni, ses revenus et ses profits ont diminué, du fait d'un repli des recettes dans la banque au détail ainsi que dans l'activité vis-à-vis des entreprises du fait d'éléments exceptionnels.

Sous la houlette de M. Staley, un ancien de la banque américaine JPMorgan, Barclays est devenue une banque "transatlantique" et concentre ses forces sur les marchés européens - notamment britannique - et américains.

afp/buc