Londres (awp/afp) - Le prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) s'est inscrit en légère hausse sur la semaine, remontant en fin de semaine avec une croissance chinoise robuste.

Le cuivre, l'aluminium, le plomb, l'étain, le nickel et le zinc se sont tous inscrits en hausse modérée.

Le gouvernement chinois a fait état jeudi d'une croissance à 6,9% en 2017, une hausse par rapport à l'année précédente pour la première fois depuis 2010.

Mais cette croissance du premier importateur mondial de métaux de base n'a provoqué qu'une hausse modérée des prix.

"Il y a des raisons d'être prudents. Les méthodes de calcul de la croissance sont douteuses, et ces nombres ne reflètent pas forcément la réalité. Par ailleurs, la dette est en hausse", a commenté Dennis de Jong, analyste chez UFX.com.

"Les marchés ne doivent pas ignorer la faiblesse de la croissance d'un secteur crucial pour les métaux, à savoir l'immobilier. Le rebond créé en 2016 par l'expansion des crédits semble s'amenuiser", ont prévenu les analystes de Barclays.

La tonne de plomb a atteint vendredi 2.630,50 dollars, à son plus haut depuis six ans et demi.

La tonne d'étain a atteint vendredi 20.630 dollars, à son plus haut depuis trois mois.

Le zinc a culminé vendredi à 3.444 dollars, à son plus haut depuis dix ans et demi.

- le cuivre voit rouge -

Après avoir étincelé fin 2017 pour culminer à son plus haut niveau depuis janvier 2014, le cuivre était à la peine au début de l'année. La tonne de cuivre a atteint mercredi 7.027 dollars, à son plus bas depuis près d'un mois.

"Les prix étaient dopés récemment par la faiblesse du dollar, mais les fondamentaux de l'offre et de la demande de cuivre ne justifiaient pas ces niveaux de hausse", ont estimé les analystes de UniCredit.

"Cependant, les perspectives du prix du cuivre ne sont pas mauvaises, avec de possibles perturbations de la production, et la perspective d'un déficit de l'offre quand la hausse de la demande des véhicules électriques va arriver au moment où il y aura peu de concentré de cuivre disponible", ont-ils prévenu.

A court terme, la production pourrait en effet être perturbée par de nombreuses négociations salariales dans des mines à travers le monde.

Les experts de Barclays estiment ainsi que le métal rouge finira l'année à 6.400 dollars, mais après une année "fortement volatile" où les prix pourraient atteindre jusqu'à 7.700 dollars.

- Quel potentiel pour le nickel? -

Comme le cuivre, le nickel a commencé la semaine en berne, mais les analystes de UniCredit soulignaient que si les cours alternent périodes de hausse et de baisse, la tendance reste à la hausse à moyen terme.

"La focalisation des investisseurs sur les véhicules électriques soutient l'idée que le nickel s'engage dans un +super cycle+, conduit par un changement majeur dans la demande", ont-ils expliqué.

Si les prévisions les plus optimistes de croissance du secteur des véhicules électriques se réalisent, la demande de nickel, qui est utilisé pour la conception de la plupart des modèles de batteries, pourrait en effet s'envoler.

"Le marché appréhende que les mines de nickel ne suffisent pas à répondre à la demande des véhicules électriques. Il faut également noter que les fonderies d'acier inoxydables ont également besoin de nickel de qualité", ont commenté les analystes de BoA Merrill Lynch.

La production de batterie représente actuellement une part mineure du marché du nickel, dont la demande reste portée par son utilisation dans la création d'acier inoxydable.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7.125,50 dollars vendredi à 11H55 GMT, contre 7.114 dollars le vendredi précédent à 12H35 GMT.

L'aluminium valait 2.256,50 dollars la tonne, contre 2.220,50 dollars.

Le plomb valait 2.614 dollars la tonne, contre 2.525 dollars.

L'étain valait 20.595 dollars la tonne, contre 20.240 dollars.

Le nickel valait 12.655 dollars la tonne, contre 12.640 dollars.

Le zinc valait 3.433 dollars la tonne, contre 3.387,50 dollars.

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