Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la chimie BASF a joué la prudence en maintenant mardi ses prévisions annuelles de résultats malgré un bond supérieur aux attentes de son bénéfice net au troisième trimestre.

Cette attitude conservatrice valait à l'action BASF de reculer de 1,08% vers 10H00 GMT, à 90,02 euros, pour figurer en queue de l'indice Dax à Francfort, lui-même en légère hausse de 0,19%.

Entre juillet et septembre, BASF a dégagé un bénéfice net de 1,34 milliard d'euros, en hausse de 50% sur un an, tandis que les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset avaient misé sur 1,13 milliard d'euros.

Etant désormais un peu plus optimiste sur la croissance mondiale et la production industrielle en 2017, le groupe s'attend à dégager un EBIT avant éléments exceptionnels sur la seconde partie de l'année "significativement supérieur" à celui du second semestre 2016.

Mais pour l'ensemble de l'année, celui-ci est toujours attendu en "nette amélioration", soit d'au moins 11% sur un an, selon une prévision revue à la hausse après le deuxième trimestre.

Le groupe a enregistré lors des trois derniers mois une "performance satisfaisante", mais "nous avons aussi été confrontés à plusieurs défis", a déclaré Kurt Bock, président du directoire, lors d'une conférence téléphonique.

BASF a dû fermer des unités de production de sa branche d'agrochimie au Texas et sur l'île de Porto Rico en raison des ouragans ayant sévi dans la région.

Globalement, le chiffre d'affaires a augmenté de 9% sur un an, à 15,3 milliards d'euros. Le groupe a bénéficié de prix de vente plus élevés dans les produits chimiques, permettant à cette activité d'afficher un chiffre d'affaires du trimestre en hausse de 25% à près de 4 milliards d'euros.

Le résultat opérationnel (EBIT) du groupe, avant éléments exceptionnels, a quant à lui augmenté de 16% à 1,8 milliard d'euros, tiré par la chimie alors qu'il a subi un léger recul dans l'énergie (pétrole et gaz), l'agrochimie et les matériaux spéciaux.

La chimie, division phare du groupe, a par ailleurs déploré le décès d'un pompier salarié, qui a succombé aux blessures subies à la suite d'une explosion en octobre 2016 au sein du complexe industriel de BASF à Ludwigshafen, dans l'ouest de l'Allemagne.

Les charges exceptionnelles liées à cet accident industriel ont été compensées au trimestre dernier par des indemnités d'assurance.

En outre, BASF a dû rappeler en septembre environ 7.000 tonnes de TDI, un matériel chimique retrouvé chez des fabricants de matelas saturé d'un composant irritant. Le problème "a été éliminé", a assuré M. Bock, moyennant "quelques dizaines de millions d'euros" de charges.

Comme annoncé à la mi-octobre, BASF va payer le prix fort, soit près de 6 milliards d'euros, pour reprendre les activités agrochimiques de son rival Bayer -qui doit s'en défaire pour convoler avec l'américain Monsanto- et entrer ainsi sur le marché des semences.

"Nous allons sécuriser des pans d'activité très importants dans les cultures et marchés", a déclaré mardi Kurt Bock.

A l'avenir, "nous regarderons bien sûr les opportunités qui se présenteront pour renforcer cette activité", a-t-il conclu.

afp/rp