Francfort (awp/afp) - Le géant allemand de la chimie BASF a annoncé jeudi qu'il cessera pour des raisons "économiques" de commercialiser dans l'UE son pesticide fipronil utilisé dans les semences, au moment où le produit a été retrouvé dans des millions d'oeufs de poule.

"BASF a décidé pour des raisons économiques de ne pas poursuivre la procédure de réenregistrement pour le traitement des semences en Europe" du fipronil, autorisé à ce jour dans un nombre limité de cultures, a indiqué le groupe de Ludwigshafen (ouest) dans un communiqué.

Le fipronil, accusé dans le passé de provoquer une surmortalité des abeilles, n'est utilisable en Europe que dans certaines cultures, quand il est répandu à l'intérieur de serres ou qu'il protège les semences de poireaux, oignons, échalotes et choux, qui sont récoltés avant la floraison.

BASF a pris cette décision "en raison de coûts élevés", précise le groupe. Le fipronil ne sera plus autorisé à la vente après le 30 septembre.

En 2013, BASF avait attaqué devant la Cour de Justice européenne la décision de l'Union européenne d'interdire l'usage du fipronil dans la majorité des cultures. "A notre connaissance, l'arrêt de l'enregistrement du fipronil pour le traitement des semences n'a pas d'effet sur la plainte en cours", a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe rhénan.

La décision du jour n'a pas d'impact sur l'usage du fipronil dans les traitements contre les fourmis, cafards et termites, que BASF va continuer à produire, l'autorisation de l'UE dans ce domaine courant jusqu'en 2023.

Alors que le fipronil est interdit dans l'UE pour l'élevage destiné à la consommation humaine, un scandale alimentaire affecte à ce jour huit pays, dont la France et l'Allemagne, qui ont reçu livraison ou produit des millions d'oeufs contaminés par l'insecticide.

L'ampleur du scandale est apparue au grand jour la semaine dernière aux Pays-Bas, où jusqu'à 180 élevages ont été mis à l'arrêt et des rappels massifs ordonnés alors que les taux de fipronil, utilisé pour éradiquer le pou rouge sur les poules, dépassaient, parfois largement, les seuils autorisés par la réglementation européenne.

afp/rp