Une OPA de BASF sur Syngenta soulèverait sans doute de sérieuses questions de concurrence mais elle pourrait également empêcher que le segment des semences et des pesticides ne soit recomposé par les rivaux du groupe allemand.

"BASF n'a aucun intérêt à ce que l'opération entre Monsanto et Syngenta se fasse. Cela ferait de Monsanto le numéro un incontesté des semences et de la protection des cultures", a expliqué un banquier spécialisé.

Les analystes estiment que le part de marché de Monsanto dans ce segment serait de 26% à 29% après une fusion avec Syngenta, contre 16% à 17% actuellement.

Le chimiste allemand ne décidera de soumettre une contre-offre que si Monsanto fait une proposition officielle, ont poursuivi les sources, ajoutant que BASF se satisferait tout à fait du statu quo dans l'ensemble du secteur.

"BASF ne fera pas le premier pas, mais il reste réactif", a dit l'une des sources, ajoutant que même si BASF peut tirer sur un crédit relais d'une cinquantaine de milliards de dollars, il financera sans doute l'opération par l'emprunt à hauteur de 30%, le reste étant autofinancé ou couvert par une augmentation de capital.

"Si l'opération se faisait, BASF pourrait également choisir de se décharger d'une partie de cette dette sur Syngenta", a dit encore la source.

BASF, premier chimiste mondial par le chiffre d'affaires, et Syngenta, qui a rejeté une offre de 45 milliards de dollars (40 millions d'euros) de Monsanto, se sont refusé à tout commentaire.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Arno Schuetze

Valeurs citées dans l'article : Monsanto Company, Syngenta AG, BASF SE
Valeurs citées dans l'article : Monsanto Company, Syngenta AG, BASF SE, SYNGENTA