Le groupe allemand, dont les activités s'étendent des mousses synthétiques aux peintures automobiles en passant par les composants pour pots d'échappement catalytiques, a ajouté que les perspectives de croissance mondiale pour cette année étaient relativement fortes mais soumises à d'importantes incertitudes.

"Les prix du pétrole et des matières premières sont volatils, tout comme les devises. Les marchés émergents croissent plus lentement et l'économie mondiale est pénalisée par des conflits géopolitiques", a-t-il expliqué en publiant ses résultats trimestriels.

A la Bourse de Francfort, l'action BASF perdait 2,92% à 84,48 euros à 11h50, la plus forte baisse de l'indice Dax, qui cédait alors 0,2%. Le titre avait auparavant gagné 25% depuis le 1er janvier.

Avec une prime de 25% par rapport au secteur sur la base du rapport cours-bénéfice, "la valeur s'est, de notre point de vue, clairement emballée", a commenté Christian Faitz, analyste de Kepler Cheuvreux.

INVESTISSEMENT EN BAISSE CETTE ANNÉE

BASF a réalisé sur les trois derniers mois de 2014 un bénéfice avant impôt et charges financières (Ebit) ajusté des éléments exceptionnels de 1,46 milliard d'euros, alors que les analystes financiers interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un résultat de 1,36 milliard.

Le chiffre d'affaires issu des produits pétrochimiques a progressé de 10% sur le trimestre à la faveur d'une activité soutenue aux Etats-Unis et d'un dollar fort.

Cette croissance et les bonnes performances des activités de pesticides ont permis de compenser la chute de 31%, à 347 millions d'euros, du bénéfice d'exploitation de Wintershall, la division pétrolière et gazière, présente entre autres en Russie, en Norvège et en Libye.

Pour 2015, BASF dit s'attendre à une stagnation de son Ebit ajusté en raison notamment de l'impact de la baisse du prix du pétrole et des coûts liés à la mise en service de nouveaux sites de production.

Le groupe va réduire ses investissements dans son appareil industriel cette année avec un budget de quatre milliards d'euros, soit 1,1 milliard de moins qu'en 2014. Il maintient toutefois son objectif de 19,5 milliards d'euros d'investissements sur les cinq prochaines années.

BASF va parallèlement accroître ses initiatives de réductions des coûts, avec pour objectif une contribution positive de 1,3 milliard d'euros à l'Ebit d'ici l'an prochain.

(Marc Angrand et Claude Chendjou pour le service français)

par Ludwig Burger