L'établissement a annoncé mardi avoir placé 40,3% de son capital au prix de 48 euros par titre, ce qui le valorise à 4,8 milliards d'euros.

Dans le cadre de cette IPO, le fonds américain de capital-investissement Cerberus Capital Management renonce à sa participation majoritaire, puisque sa part passe de 53% à 32%, selon les documents boursiers. Golden Tree Asset Management voit quant à lui sa participation réduite de 39% à 24%.

Surnommée la "banque des travailleurs" car elle était autrefois contrôlée par les syndicats autrichiens, Bawag ne va elle-même rien recevoir directement de cette IPO.

"Nous saluons tous nos nouveaux actionnaires et sommes impatients de poursuivre notre histoire couronnée de succès en tant qu'entreprise cotée", a déclaré le directeur général de la banque, Anas Abuzaakouk, cité dans le communiqué annonçant le prix de l'IPO.

Cette introduction en Bourse couronne un redressement opéré sur un peu plus de 10 ans alors que la banque avait failli disparaître en 2006.

L'Etat autrichien est venu à sa rescousse cette année là lorsqu'elle a été confrontée à un mouvement de panique de ses clients retirant en masse leurs économies de ses coffres. Ce "bank run" a été provoqué par les poursuites judiciaires engagées par des créanciers de Refco, une filiale de Bawag aux Etats-Unis spécialisée sur le marché à terme et qui a fait faillite.

Bawag a ensuite été vendue à Cerberus et d'autres investisseurs pour 3,2 milliards d'euros.

Cerberus a alors imposé une cure de redressement passant par un recentrage sur son coeur de métier, des mesures d'économies et un accent mis sur les pays germanophones.

Contrairement à d'autres banques autrichiennes plus grandes comme Raiffeisen et Erste Group, qui misent sur le potentiel de croissance des pays d'Europe de l'Est, Bawag a tourné le dos à ces marchés et parié sur une consolidation en Europe occidentale.

La banque a désormais accumulé de la trésorerie et elle est à l'affût d'acquisitions. Elle a annoncé en juillet le rachat de l'établissement régional allemand Südwestbank, dont elle souhaite faire la tête de pont de son expansion en Allemagne.

La cotation du titre débutera mercredi en Bourse de Vienne.

Telekom Austria avait levé 1,2 milliard d'euros en s'introduisant en Bourse en 2000, Raiffeisen Bank International 1,1 milliard en 2005 et le groupe de construction Strabag 1,3 milliard en 2007, avant la crise financière internationale qui a mis le marché primaire autrichien en veilleuse.

(François Murphy et Shadia Nasralla, avec Kirsti Knolle à Vienne et Joshua Franklin à Zurich; Véronique Tison et Bertrand Boucey pour le service français)