Le titre prenait 1,4% en milieu d'après-midi à la Bourse de Francfort, à comparer à un recul de 0,67% de l'indice des valeurs européennes de la pharmacie.

Le groupe allemand, qui a racheté cette année Monsanto, a annoncé la semaine dernière la cession de plusieurs activités, 12.000 suppressions de postes et 3,3 milliards d'euros de dépréciations d'actifs.

Ses revenus sont menacés à moyen terme par la perte du brevet de l'anticoagulant Xarelto, son "blockbuster", en 2024. D'ici là, c'est son traitement de la DMLA Eylea, son deuxième médicament le plus vendu, qui devrait être confronté à la concurrence d'autres produits.

Bayer, qui tenait mercredi une journée investisseurs à Londres, a déclaré que le potentiel de ventes de ses cinq produits les plus prometteurs dépassait 3,75 milliards d'euros, alors qu'il visait en juin un objectif de plus de 6 milliards d'euros pour six principaux médicaments.

Le groupe a aussi dit avoir interrompu les essais de son traitement expérimental vilaprisan en raison d'un risque d'effets secondaires. Il avait jusqu'ici tablé sur plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel avec ce futur produit contre les fibromes utérins.

En outre, Bayer ne fournit plus d’estimation de ventes potentielles pour l’anétumab ravtansine, autre médicament expérimental destiné cette fois au traitement du mésothéliome, un type de cancer associé à l’amiante. Il devait générer plus de deux milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Pour l'anticancéreux larotrectinib, pour le traitement de divers cancers liés à une mutation génétique rare, le groupe a fait état d'un potentiel de ventes annuelles de plus de 750 millions d'euros. Ce produit, codéveloppé avec l'américain Loxo Oncology, a été approuvé la semaine dernière aux Etats-Unis.

Dans sa présentation, Bayer a annoncé son intention de compléter son portefeuille actuel par des contrats d’acquisition de licences et des prises de contrôle directes.

"Nous devons étoffer davantage notre portefeuille à moyen terme" au cours des prochaines années, a déclaré aux investisseurs Stefan Oelrich, directeur des activités pharmaceutiques de Bayer.

Il a ajouté qu'au niveau des produits en début et en fin de cycle le portefeuille était solide.

Bayer a aussi annoncé qu'il visait une progression de son résultat d'exploitation (Ebitda) hors effets de changes à 16 milliards d'euros en 2022, contre 12,2 milliards attendus cette année, cet objectif ne prenant pas non plus en compte la cession prévue de l'activité de santé animale.

(Dominique Rodriguez pour le service français)

par Ludwig Burger