BMW (-2,38% à 89,91 euros) a enclenché la marche arrière à la Bourse de Francfort. Le constructeur automobile a déçu les investisseurs avec ses résultats du second trimestre marqués par une baisse de 1% de son résultat net, à 1,75 milliard d'euros. Surtout, les opérateurs réagissent mal au recul de 3% du résultat opérationnel avant résultat financier (EBIT) du groupe, à 2,5 milliards. Bien qu'en ligne avec les attentes, cette performance dissimule une chute de 15,8% à 1,8 milliard d'euros de la division Automobile. Le consensus se situait autour de 1,94 milliard.

La baisse des résultats de cette dernière, qui est de loin la plus importante du groupe BMW et représente 72% de l'Ebit du deuxième trimestre, s'explique par une augmentation des coûts de personnel et des investissements et un changement du mix produits. En effet, BMW a signalé que la proposition des véhicules compacts avait augmenté dans ses ventes.

Mais surtout, la contre-performance opérationnelle enregistrée par le constructeur allemand vient du ralentissement de ses ventes notamment en Chine. Dans ce marché en cours de "normalisation", selon le terme employé au sein du groupe, BMW a vendu presque autant de voitures au premier qu'au deuxième trimestre, autour de 115 000 véhicules. Cette faible croissance des volumes se traduit à l'échelle du semestre par un ralentissement colossal en Chine : la croissance qui était à deux chiffres, de 23,1% à 225 490 véhicules écoulés, au premier semestre 2014 n'était plus que de 2,3% à 230 788 unités sur les six premiers mois de 2015.

En dépit de ces difficultés en Chine, BMW a tout de même enregistré une croissance globale des ventes de sa division Automobile de 15,6% à 40,5 milliards d'euros au premier semestre. Au seul deuxième trimestre, la progression reste enviable, à +17% à 21,6 milliards d'euros. Au total, BMW a vu son chiffre d'affaires trimestriel s'apprécier de plus de 20% à 23,9 milliards d'euros, dépassant les attentes du marché.

Confiant pour le reste de l'exercice - et dans la reprise du marché chinois - le groupe allemand a confirmé ses objectifs annuels. Pour la seule division Automobile, BMW vise une marge d'EBIT comprise entre 8 et 10% et une hausse significative de son chiffre d'affaires.

Cette perspective a laissé Kepler Cheuvreux plutôt dubitatif. Le broker a maintenu sa recommandation à Réduire sur le titre BMW estimant que les choses allaient rester compliquées pour le constructeur et anticipant des conséquences importantes de ses difficultés en Chine.