Le numéro un mondial des cosmétiques a bouclé son exercice 2017 sur une croissance stable de 4,8% à données comparables, contre 4,7% en 2016, après une accélération à 5,5% au quatrième trimestre, un peu supérieure aux 5% attendus par les analystes.

Le résultat opérationnel a augmenté de 3% à 4,67 milliards d'euros, en ligne avec les attentes, et de 4,4% hors effets de changes, tandis que la marge opérationnelle a gagné 40 points de base à 18% grâce à la vente de The Body Shop, dont la rentabilité était de seulement 3,7% en 2016.

A périmètre comparable, la rentabilité recule cependant de 10 points par rapport aux 18,1% atteints en 2016 sans The Body Shop, une évolution que le PDG du groupe explique par une augmentation des dépenses de recherche et des investissements destinés à soutenir les marques.

L'année a été marquée par les très solides performances du luxe (Lancôme, Saint Laurent, Armani ou Kiehl's), dopé comme l'ensemble du secteur par une explosion de la demande chinoise.

Les ventes de la division ont grimpé de 10,5% en données comparables (+9,8% au 4e trimestre) et leur rentabilité de 70 points de base à 21,9%.

Par comparaison, la division parfums et cosmétiques de LVMH a signé une croissance de 14% en 2017, tandis que les américains Estée Lauder et Coty ont vu leur croissance organique décoller de 14% et 10% respectivement au dernier trimestre 2017.

LA DIVISION GRAND PUBLIC À LA PEINE

A l'inverse, toutes les autres divisions ont vu leur rentabilité reculer, notamment celle des produits grand public (L'Oréal Paris, Garnier Maybelline), première par le chiffre d'affaires.

La division, qui a souffert aux Etats-Unis ainsi qu'en France, où le marché reste difficile et où la concurrence entre distributeurs pèse sur les prix, a limité sa croissance organique à 2,2% et vu sa marge reculer de 20 points.

Les ventes en ligne ont quant à elles poursuivi leur avance, progressant de 33,6% à 2,0 milliards d'euros, pour atteindre 7,7% du chiffre d'affaires.

En Bourse, le titre L'Oréal a fini à 171,80 euros jeudi avant ces annonces, accusant une baisse de 7,1% depuis le début de l'année, après une hausse de 6,7% en 2017.

A ce niveau de cours, il se traite à un multiple de valorisation de 24,7 fois les bénéfices estimés pour 2019, contre 27,4 fois pour l'américain Estée Lauder et 25,6 fois pour l'allemand Beiersdorf, propriétaire de Nivéa et La Prairie.

Pour 2018, le PDG de L'Oréal Jean-Paul Agon se dit "confiant" dans la capacité du groupe à faire mieux que le marché mondial des cosmétiques, à réaliser une croissance "significative" en données comparables et à faire progresser la rentabilité.

Plus de détails sont attendus lors d'une conférence prévue vendredi à 9h00.

Au total, les ventes ont progressé de 0,7% à 26,02 milliards d'euros, un chiffre légèrement inférieur au consensus de 26,18 milliards réalisé par Financial Inquiry pour Reuters.

Le bénéfice net hors éléments exceptionnels a avancé de 2,8% à 3,75 milliards, et le dividende proposé a été relevé de 7,6% à 3,55 euros.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Pascale Denis