Boire et déboires pour Belvédère à la Bourse de Paris. Le groupe français de spiritueux désormais dirigé par Jean-Noël Reynaud, transfuge de Lactalis, cède plus de 7% à 11,40 euros à la Bourse de Paris après la présentation de son nouveau plan stratégique au titre digne d'un film de Bruce Willis "Back in the Game 2018". En réunion presse, le management n'a pas souhaité, comme de coutume, commenter le cours de Bourse. Eu égard à l'ambition affichée par ce plan, le premier depuis les années troubles de l'ère Christophe Trylinski, les investisseurs semblent tenter par des prises de bénéfices.

Le titre du groupe propriétaire des célèbres marques William Peel et Sobieski et qui ambitionne de de devenir "le challenger au coeur du marché des vins et spiriteux", affiche en effet un gain de 26% en 6 mois.

Belvédère a dévoilé deux objectifs financiers à atteindre d'ici 2018 : la réalisation d'une marge d'Ebitda comprise entre 12% et 15% et une croissance de ces métiers coeurs (la vodka, le whisky William Peel, Marie Brizard et la gamme Fruits & Wine) comprise entre 25% et 35%.

Pour atteindre ces objectifs, le groupe au bilan assainie après plusieurs années très difficiles entend tirer profit de son positionnement sur les segments "value" (entre 0 et 10 euros la bouteille) et "standard" (entre 10 et 20 euros la bouteille) du marché des spiritueux dont la croissance moyenne globale est évaluée à 6% entre 2014 et 2017.

Afin d'accélérer la tendance, Bélvèdère souhaite également vendre des actifs non stratégiques et/ou générateurs de pertes opérationnelles. Il s'agit essentiellement d'activités de grossistes en Pologne, d'équipements de production non nécessaires en Pologne et d'actifs immobiliers en Pologne et en France.

Ces cessions devraient avoir trois principaux impacts : une baisse du chiffre d'affaires de 120 millions d'euros, une progression de l'Ebitda de l'ordre de 10 millions et des produits de cessions supérieurs à 20 millions.

Enfin, le groupe a prévu des investissements autofinancés cumulés de 50 et 60 millions d'euros entre 2015 et 2018 dans ses segments phares pour soutenir sa croissance.

(P-J.L)