Londres (awp/afp) - Le fonds activiste américain Elliott a demandé lundi au géant minier anglo-australien BHP Billiton de remanier sa structure et de se séparer de ses activités pétrolières aux États-Unis, un projet qui a été rejeté par le groupe.

Dans une lettre adressée aux administrateurs, le fonds d'investissement, qui détient 4,1% du capital de l'entité britannique de BHP Billiton, propose un plan en trois étapes, pour mettre fin à des performances financières jugées décevantes et permettre d'augmenter la valeur des parts des actionnaires d'environ 50%.

Elliott propose d'abord d'unifier la structure actuelle de BHP Billiton. Depuis 2001, BHP Billiton est un groupe constitué de deux entités aux actionnariats disjoints et coté à la fois à Londres et à Sydney. C'est une structure rare, "dépassée", et qui grève les dividendes versés aux actionnaires selon le fonds d'investissement.

Elliott suggère ainsi de créer un groupe "unifié", basé en Australie, qui placerait tous les actionnaires "sur un pied d'égalité". Une telle réorganisation permettrait d'augmenter la valeur du groupe et de simplifier son management, explique le fonds sur un site internet créé spécialement pour exposer ses arguments.

Dans une deuxième étape, le fonds suggère de séparer du reste du groupe les activités pétrolières réalisées aux États-Unis, qu'il valorise 22 milliards de dollars. Il pointe particulièrement les activités terrestres (onshore) qui ne participent pas à la création de valeur pour les actionnaires", et "disposent d'opportunités très limitées".

En se séparant de ces actifs, ainsi que ceux détenus en mer (offshore) dans le Golfe du Mexique, le groupe pourrait "se concentrer sur son coeur de métier" et "améliorer la valeur de son portefeuille".

Elliott conseille enfin à BHP Billiton d'adopter une "politique de versements de dividendes cohérents et optimisés" aux actionnaires, tout en procédant à un vaste rachat d'actions.

Le fonds estime qu'une telle politique permettrait au fonds de reverser 33 milliards de dollars à ses actionnaires dans les cinq prochaines années.

BHP Billiton a toutefois indiqué dans un communiqué avoir opposé une fin de non recevoir à la proposition d'Elliott.

Le groupe estime que les coûts et les risques de ce projet sont bien plus élevés que les bénéfices potentiels. Il rappelle en outre que depuis 2013 il a réduit son portefeuille d'actifs de plus d'un tiers et qu'il a rendu aux actionnaires depuis 2001 environ 79 milliards de dollars sous forme de rachat d'actions et de dividende.

A la suite de la publication de ce plan, l'action BHP Billiton a gagné 4,64% à la clôture à la Bourse de Sydney lundi, atteignant son niveau le plus haut depuis la mi-février. A la Bourse de Londres, l'action gagnait 3,34% à 12H10 GMT.

afp/rp