Bic s’enfonce de 8,97% à 83,01 euros et évolue désormais à son plus bas niveau depuis juillet 2013. Après trois semaines de répit suite à la secousse liée à son avertissement sur résultats du 29 septembre, le titre subit une forte réplique après la baisse inattendue de son chiffre d’affaires au troisième trimestre. Bic a donc fait état d’une baisse de ses ventes en données comparables de 0,9% au troisième trimestre à 465,8 millions d’euros.

Les analystes tablaient sur une hausse de 2,2% de l'activité de Bic sur cette période, pour un chiffre d'affaires de 489 millions d'euros. Malgré la baisse des dépenses d'investissement de soutien à la marque concédée par le groupe, sa marge d'exploitation a baissé de 2 points de base dans le sillage de cette dégradation pour atteindre 17,9%. Ce repli est bien plus marqué qu'attendu puisque le consensus anticipait un recul de la marge de Bic de seulement 0,8 point à 19,1%.

Cette publication comporte tous les éléments qui ont justifié le dernier avertissement sur résultats du groupe, à savoir que Bic est confronté à des conditions de marché très difficiles aux Etats-Unis et au Brésil, faites d'un durcissement de la concurrence et d'une moindre demande des clients finaux qui entraine des réductions de stocks des distributeurs.

Bic pourrait avoir du mal à atteindre ses objectifs révisés

Dans le détail, Bic a vu ses ventes reculer en comparable de 4,5% en Amérique du Nord au troisième trimestre. Par type de produits, la dégradation est particulièrement notable sur les rasoirs où la part de marché de Bic en Amérique du Nord s'élevait à fin septembre à 27%, en baisse de 1,5 point sur un an. Dans ce contexte, la marge d'exploitation réalisée sur les ventes de rasoirs a chuté de 6 points au troisième trimestre, ce qui en fait la catégorie de produits la plus impactée par le contexte difficile dans lequel évolue Bic.

L'autre zone à risque est donc la zone émergente, dite "Marchés en croissance", où les ventes ont baissé de 2,2% en comparable au troisième trimestre, en raison de la dégradation de la conjoncture au Brésil.

Au vu de ces chiffres très dégradés, plusieurs analystes ont jugé que les objectifs révisés fin septembre de Bic – une croissance organique légèrement inférieure à 2% et une marge d'exploitation normalisée en repli de moins de 100 points de base - pourraient se révéler encore trop élevés. Le consensus est à +1,4% de croissance organique pour cette année.

Oddo BHF a calculé que Bic devrait enregistrer une croissance de 6 à 8% de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre pour atteindre son objectif et Bryan Garnier évoque lui une expansion nécessaire de 5,5%. Dans les deux cas, une telle accélération paraît bien ambitieuse.