Paris (awp/afp) - Le groupe Bic, géant des stylos, briquets et rasoirs jetables, a vu son bénéfice fortement reculer en 2016 en raison de dépréciations liées à Bic Graphic, dont certaines activités pourraient être vendues, tandis que les ventes mondiales ont légèrement augmenté.

Le bénéfice net du groupe a chuté de 23,2% l'an dernier, à 249,7 millions d'euros, sous l'effet de dépréciations d'environ 40 millions d'euros liées à Bic Graphic, selon des résultats publiés lundi.

Mardi dernier le groupe avait dit s'attendre à cet impact exceptionnel sur son résultat net, au moment où il annonçait son intention de vendre les activités de cette division de produits publicitaires et promotionnels en Amérique du Nord et son approvisionnement en Asie.

Le chiffre d'affaires annuel publié lundi par le groupe, hors parties de Bic Graphic susceptibles d'être vendues, a atteint 2,02 milliards d'euros, en hausse de 1,6%, ou de 4,9% à taux de change constants.

En incluant l'intégralité de Bic Graphic, le chiffre d'affaires a atteint 2,27 milliards d'euros l'an dernier, en hausse de 1,4% (+4,2% à taux de change constants).

Au quatrième trimestre, les ventes mondiales ont atteint 579,5 millions d'euros, en hausse de 3,6% (+2,3% à devises constantes).

Le groupe escomptait une croissance organique d'environ 5% pour l'an dernier. Il s'est fixé lundi le même objectif pour 2017.

"Nous allons poursuivre le lancement de nouveaux produits et continuer à renforcer notre distribution, avec une attention particulière portée au commerce en ligne sur les marchés développés", a expliqué le PDG Bruno Bich.

A la Bourse de Paris, après un démarrage dans le rouge, l'action Bic était en hausse de 1,04% à 121,05 euros vers 11H00 (10H00 GMT), mieux que l'indice CAC 40 (+0,63%).

- Efforts d'investissements renouvelés -

Bic prévoit "une nouvelle année d'investissements ciblés" dans la recherche-développement, le marketing et son outil industriel.

Ces efforts devraient se traduire par un impact négatif total sur la marge d'exploitation normalisée du groupe d'environ 1 point de pourcentage par rapport à 2016, "hors fluctuation majeure des devises", a prévenu le PDG.

Cette marge, hors impact d'une prime exceptionnelle versée l'an dernier aux salariés du groupe, s'est élevée à 18,9% en 2016, contre 19,3% en 2015.

Le groupe s'attendait à un repli plus important, entre 1 et 1,5 point de pourcentage, en raison d'investissements renforcés depuis l'an dernier.

Sa marge d'exploitation souffre aussi de la faible rentabilité récurrente de Bic Graphic, activité créée en 1969 devenue le point faible du groupe, sur laquelle il avait lancé une "revue stratégique" il y a un an. Depuis des années, cette activité subit l'évolution du marché américain de produits publicitaires vers des articles à bas coûts ("goodies").

Les ventes de Bic Graphic se sont repliées l'an dernier de 1,9% à 311,5 millions d'euros, pour une marge d'exploitation normalisée très marginale (3,3% hors prime exceptionnelle, stable sur un an).

Le contraste est flagrant avec les trois divisions grand public du groupe: l'an dernier la papeterie (stylos et autres instruments d'écriture) a progressé de 1,3%, ou de 5,2% à taux de change constants, pour atteindre un chiffre d'affaires de 736,6 millions d'euros. Elle a enregistré de bonnes performances en Europe notamment, mais aussi au Brésil, où malgré la crise économique, les stylos Bic et autres correcteurs Tipp-Ex ont gagné des parts de marché grâce à des investissements publicitaires accrus.

Les ventes de rasoirs Bic ont augmenté de 3,3% (+7% en organique) à 467 millions d'euros, et celles de briquets de 3,1%, ou de 5,6% à devises constantes à 696,4 millions d'euros.

Le conseil d'administration du groupe a proposé un dividende ordinaire par action de 3,45 euros au titre de l'exercice écoulé, contre 3,40 euros pour 2015.

L'an dernier, les actionnaires de Bic avaient été gratifiés en plus d'un dividende exceptionnel de 2,50 euros par action, au regard de la bonne performance et de la solidité du bilan.

afp/rp