Première banque française à publier ses résultats annuels, BNP Paribas a enregistré un bénéfice net de 6,69 milliards d'euros en 2015. Il avait été de seulement 157 millions en 2014 en raison des coûts liés au règlement d'un litige à 6 milliards d'euros avec les Etats-Unis. Le résultat d'exploitation de la banque a également bénéficié de cette base de comparaison favorable, passant de 2,93 à 9,78 milliards d'euros entre 2014 et 2015. Enfin, le produit net bancaire de BNP Paribas a augmenté de 9,6% en 2015 à 42,94 milliards d'euros l'année dernière.

Au seul quatrième trimestre, le bénéfice net de BNP Paribas a chuté de 51,7% à 665 millions d'euros. Il est impacté par des dépréciations de survaleurs de 993 millions d'euros et une provision exceptionnelle de 100 millions d'euros dans le cadre de l'accord trouvé avec les autorités américaines. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net de la banque a reculé plus modérément à 1,58 milliard d'euros. Le résultat d'exploitation trimestriel a baissé de son côté de 10,6% à 1,97 milliard et le produit net bancaire a augmenté de 2,9% à 10,45 milliards.

Au 31 décembre 2015, le ratio CET1 de Bâle 3 s'élevait à 10,9% en hausse de 60 points de base sur un an.


AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Première banque de dépôt en Europe continentale avec 4 marchés domestiques (Belgique, France, Italie et Luxembourg). Leader mondial en assurance des emprunteurs, septième asset manager européen, sixième banque privée mondiale, leader des prêts syndiqués pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, leader mondial dans l’aéronautique… ;
- Parmi les groupes bancaires de taille mondiale les plus résistants à la crise et ROE (rendement des fonds propres) parmi les plus élevés au monde ;
- Environnement économique et financier plus porteur pour la demande de crédits, autorisant une baisse des provisions pour risques et un redressement du produit net bancaire ;
- Réorganisation opérationnelle en 2 branches : la banque de détail et de services (dont l’assurance, crédit à la consommation…) pour 73 % des revenus et la banque d’investissement, pour 27% ;
- Mise en conformité des capitaux propres prudentiels avec les règles bientôt exigées des banques européennes, avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 10,7 %, supérieur aux 9 % requis par Bâle III, et un ratio de levier de 3,8 %, supérieur aux 3 % exigés ;
- Impact positif sur le bilan de la politique de « Quantitative easing » de la BCE ;
- Valeur considérée par les gérants et analystes comme « best in class » de son secteur.

Les points faibles de la valeur
- Volatilité du secteur au rythme des soubresauts de la crise grecque ;
- Concurrence accrue des banques en ligne et risques liés à l’arrivée des grands de l’Internet et des télécom ;
- Stagnation des revenus de la banque de détail en Europe ;
- Montée des coûts de transformation de la banque dans le cadre du plan d'efficacité et de transformation ;
- Risque de baisse du cours en cas de cession de sa participation par l’Etat belge ;
- Plan stratégique 2014-2016 jugé peu innovant par les investisseurs.

Comment suivre la valeur
- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit « Bâle 3 » égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d’investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ;
- En contexte « normal », la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l’environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ;
- Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d’intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ;
- Exécution du « Plan de développement 2014-2016 », réalisé à hauteur de 80 % : ROE (retour sur fonds propres) de 10 % au moins, croissance des bénéfices par action de 10 % par an, économies en année pleine de 2,8 Mds€, en banque de détail, croissance en Allemagne et Turquie, redimensionnement du réseau d'agences et montée de la banque privée, en financement et investissements, développement en Asie-Pacifique et Amérique du nord ;
- Capital éclaté mais pratiquement non opéable en raison de la présence d'actionnaires publics, notamment l’Etat belge premier actionnaire (10,3 %), devant les salariés (6,2 %), Axa (2,9 %) et le grand duché de Luxembourg (1 %).

Finance - Banques
Le secteur bancaire réduit la voilure. Après RBS, Credit Suisse, UBS, ou encore Deutsche Bank, c'est le géant britannique HSBC, qui a annoncé un nouveau plan stratégique visant à réduire ses effectifs, d'ici à 2017, de 50.000 employés. Le FMI a mis en garde contre les faiblesses persistantes des banques européennes. Il estime que leurs créances douteuses s'élèvent encore à plus de 900 milliards d'euros. Dans toutes les régions du globe, des vulnérabilités bancaires ont été soulignées par le FMI. En Chine le secteur bancaire subit une exposition excessive à l'immobilier, qui représente 20% de ses créances. Aux Etats-Unis, le FMI craint que la remontée annoncée des taux d'intérêt, après sept ans de taux proches de zéro, n'ait pas encore été prise en compte par les investisseurs.