Paris (awp/afp) - Après un début d'année dynamique, BNP Paribas a confirmé sa bonne santé vendredi en dévoilant de solides performances au deuxième trimestre, malgré une baisse du bénéfice liée à base de comparaison défavorable.

D'avril à juin, le groupe bancaire a dégagé un bénéfice net de 2,4 milliards d'euros, en baisse de 6,4%, et un produit net bancaire - équivalent du chiffre d'affaires - en recul de 3,4% à 10,9 milliards.

Cet effritement, explique le groupe, est dû surtout à une base de comparaison défavorable avec le deuxième trimestre 2016, durant lequel il avait empoché une plus-value de près de 600 millions d'euros avec la cession d'actions Visa Europe, dans le cadre de son rachat par son ancienne maison mère Visa Inc..

Corrigés des retombées de cette transaction et de divers autres effets exceptionnels, les résultats de BNP Paribas montrent un visage nettement plus flatteur, avec une hausse du bénéfice net ajusté de 17%. Au sein de ses seules activités de coeur de métier, le résultat d'exploitation a quant à lui progressé de 16%.

"BNP Paribas réalise à nouveau une très bonne performance ce trimestre", après avoir déjà fait mieux que prévu sur les trois premiers mois de l'année, s'est réjoui dans un communiqué le directeur général Jean-Laurent Bonnafé.

"Les revenus des pôles opérationnels sont en hausse grâce à la bonne dynamique de l'activité et les frais de gestion diminuent en raison de la mise en oeuvre du plan de transformation", a-t-il souligné.

- Revenus en hausse -

Dans le détail, la banque de la rue d'Antin a notamment profité au deuxième trimestre du dynamisme de sa division de financement et d'investissement, portée entre autres par les bons résultats du négoce sur les marchés actions et dérivés, qui ont compensé le coup de mou sur les changes, les obligations ou encore les matières premières.

BNP Paribas a ainsi réussi à tirer son épingle du jeu dans un secteur où nombre de ses rivales européennes et anglo-saxonnes ont été clairement à la peine. Dernier exemple en date, le géant bancaire allemand Deutsche Bank a fait état jeudi d'une nette baisse des recettes de sa banque d'investissement au cours de la même période.

Les métiers spécialisés, tels que le crédit à la consommation, l'assurance ou la banque de détail à l'international, ont également vu croître leurs recettes à la faveur d'une activité commerciale soutenue.

De son côté, le pôle "Marchés domestiques" - où figurent notamment les banques de détail en France, en Belgique ou encore en Italie - a réussi à assurer une quasi-stabilité de ses revenus (-0,3%), déjouant ainsi les affres de l'environnement de taux bas qui complique la tâche de faire fructifier l'argent des déposants et incite les emprunteurs à renégocier à la baisse les tarifs de leurs prêts.

- Embellie de la conjoncture -

"La conjoncture européenne s'améliore", s'est félicité le groupe, qui a profité de cette embellie pour réduire son stock de provisions destinées à faire face à d'éventuels accidents sur les crédits qu'il a accordés.

Au deuxième trimestre, le coût du risque a en effet reculé d'un peu plus de 16%, profitant entre autres d'un éclaircissement de l'horizon économique en Italie.

Les charges d'exploitation ont quant à elles fondu de 0,4% au sein des trois pôles opérationnels, à la faveur de diverses mesures d'économies mises en oeuvre ces derniers mois.

Bousculé comme l'ensemble du secteur par l'arrivée de nouveaux acteurs, BNP Paribas a lancé un nouveau plan stratégique en début d'année pour l'horizon 2020, qui doit notamment faire la part belle au numérique et aux nouveaux services en ligne.

Côté solvabilité, la banque a légèrement raffermi son assise financière: son ratio de fonds propres "durs", un indicateur clé au sein du secteur, a progressé à 11,7% fin juin, contre 11,6% à fin mars, ce qui signifie qu'elle dispose de davantage de ressources proportionnellement à son bilan pour faire face à d'éventuels coups durs.

afp/al