(Actualisation: contexte, précisions sur la restructuration de CIB, ratios de solvabilité et objectifs correspondants, dividende)

BNP Paribas (>> BNP PARIBAS) a annoncé vendredi un bénéfice net en forte baisse au quatrième trimestre, en raison de dépréciations exceptionnelles de survaleurs pour un montant total de 993 millions d'euros, liées essentiellement à sa filiale italienne BNL, et a indiqué qu'elle allait restructurer sa banque de financement et d'investissement (>> Bancolombia SA) afin de faire face aux nouvelles contraintes réglementaires en Europe.

La première banque française cotée en termes d'actifs a déclaré vendredi que son bénéfice net avait chuté de 52% au quatrième trimestre, à 665 millions d'euros, contre 1,38 milliard d'euros un an plus tôt. Le produit net bancaire a augmenté de 3%, à 10,45 milliards d'euros, contre 10,15 milliards d'euros à la période correspondante de 2014.

BNP Paribas a comptabilisé une dépréciation de survaleur de 917 millions d'euros en rapport avec BNL lors du trimestre, les régulateurs européens ayant exigé, après une évaluation approfondie, une augmentation des réserves de fonds propres de la banque italienne.

CIB réduit la voilure

Dans un communiqué, la banque française a par ailleurs indiqué avoir l'intention de diminuer les actifs pondérés de sa division CIB de 20 milliards d'euros d'ici à 2019 "en réduisant les actifs non productifs et en redimensionnant certains métiers, pays et portefeuilles de clients". Environ la moitié du capital ainsi libéré sera réinvesti "pour pouvoir [...]accompagner la croissance du marché sur les segments d'avenir profitables et continuer à capter l'activité des concurrents en repli". La division réduira également ses coûts de 1 milliard d'euros d'ici à 2019.

L'objectif consiste à dégager une croissance annuelle moyenne des revenus de 4% entre 2015 et 2019 et à améliorer le résultat avant impôt de 1,6 milliard d'euros par rapport à 2015.

Alors que les régulateurs européens exercent de plus en plus de pressions sur les grandes banques pour qu'elles accroissent leurs réserves de capitaux, BNP Paribas avait prévenu en octobre, lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, qu'elle dévoilerait au début 2016 un plan de restructuration de sa banque d'investissement afin d'en réduire davantage les coûts.

Ratio CET1 à 11,5% dès la mi-2017

La Banque centrale européenne (BCE) a recommandé à BNP Paribas, dans le cadre du "Supervisory Review and Evaluation Process" (>> SALESREPC) pour 2015, d'atteindre un ratio de solvabilité "Common Equity Tier 1" (CET1) d'au moins 11,5% en 2019, à comparer à 10,9% au 31 décembre 2015.

BNP Paribas compte atteindre le seuil de 11,5% recommandé par la BCE dès la mi-2017, "grâce à sa génération organique et sa politique de gestion active du capital (environ 35 points de base par an) et par la cession ou l'introduction en bourse de First Hawaiian Bank, qui pourrait augmenter le ratio de CET1 de 40 points de base". Pour 2018, la banque vise un ratio CET1 de 12%.

Le ratio de levier, une autre mesure de la santé financière des banques, s'établissait à 4% à la fin 2015, un niveau supérieur au minimum de 3% fixé par les régulateurs pour 2018.

La banque française a, par ailleurs, indiqué qu'elle verserait un dividende de 2,31 euros par action au titre de l'exercice 2015, contre 1,50 euro par action au titre de l'exercice précédent.

BNP Paribas est la première des grandes banques françaises à publier ses résultats du quatrième trimestre. Société Générale dévoilera les siens le 11 février et Crédit Agricole SA présentera ses comptes le 17 février.

-Noémie Bisserbe et Valérie Venck, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; valerie.venck@dowjones.com (ed: YMA)

Valeurs citées dans l'article : BNP PARIBAS, Bancolombia SA, SALESREPC