Au quatrième trimestre, le véhicule coté du groupe mutualiste Crédit agricole a vu son résultat augmenter de près de 33% à 387 millions d'euros, les activités de marché ayant permis de compenser les impacts fiscaux liés à l'instauration d'une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises en France et à la réforme fiscale aux Etats-Unis.

La banque explique que son bénéfice net trimestriel a subi l'impact d'une surcharge fiscale de 384 millions d'euros.

"Cette surcharge fiscale est très concentrée sur quelques entreprises, quelques établissements, et notamment les établissements qui ont une base fiscale en France élevée", a commenté Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA, lors d'une conférence de presse.

En Bourse, l'action Crédit agricole SA recule de 2,18% à 13,66 euros à 10h25 et accuse la plus forte baisse des indices paneuropéen Stoxx 600 (+0,79%) et parisien CAC 40 (+0,74%).

Le titre efface du coup les gains engrangés depuis le début de l'année après avoir gagné 17% en 2017.

"Les tendances sous-jacentes restent solides mais difficiles à lire et à comparer en raison des éléments exceptionnels. Nous nous attendons à ce que le titre soit sous pression", soulignent les analystes de Jefferies, qui relèvent en outre que les performances dans la banque de détail sont inférieures aux attentes.

"SOCLE" DE REVENUS POUR LCL

Avec la fin des renégociations de crédit, la direction de Crédit agricole SA estime que les revenus dans la banque de détail, et en particulier chez LCL, ont désormais atteint un point bas.

"Il n'y a plus de renégociations, il n'y a plus de remboursements anticipés. Nous sommes revenus à des niveaux complètement normalisés", a déclaré Jérôme Grivet, le directeur général adjoint de CASA chargé des finances, à propos de l'activité de LCL.

"On a maintenant un volume de PNB au quatrième trimestre 2017 qui, de notre point de vue, est vraiment le socle de ce qu'on va trouver dans les trimestres qui viennent côté LCL", a-t-il ajouté.

LCL a enregistré un recul de 3,9% de ses revenus, qui se compare à une contraction des revenus dans la banque de détail de 0,4% chez BNP Paribas et de 1% à la Société générale.

Au cours de ce même quatrième trimestre, le bénéfice avant impôt de Crédit agricole SA a crû de 56,2% à 1.299 millions d'euros tandis que ses revenus ont progressé de 1,6% à 4.651 millions d'euros.

Selon le consensus Inquiry Financial réalisé pour Reuters, les analystes attendaient en moyenne un résultat avant impôts de 1.276 millions d'euros et un produit net bancaire de 4.648 millions.

Sur l'ensemble de l'exercice 2017, le résultat net de Crédit agricole SA ressort en progression de 3,1% à 3.649 millions d'euros et son produit net bancaire en hausse de 10,6% à 18.634 millions.

Le ratio de solvabilité financière CET1 s'établit à 11,7% à fin 2017, contre 12% à fin septembre 2017 sous l'effet notamment de l'acquisition de trois caisses d'épargne en Italie.

La banque prévoit de verser à ses actionnaires un dividende de 0,63 euro par action.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Matthieu Protard et Maya Nikolaeva

Valeurs citées dans l'article : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole