Cette information judiciaire fait suite à une plainte déposée fin juin, avec constitution de partie civile, par les associations Sherpa et Ibuka France et le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), pour ces mêmes chefs mais aussi pour complicité de crimes de guerre.

Cette dernière incrimination n'a cependant pas été retenue par le parquet de Paris.

Les trois associations accusent la banque d'avoir débloqué en 1994 des fonds qui ont servi au financement de livraisons d'armes au gouvernement du Rwanda, en plein génocide rwandais et malgré un embargo décrété par les Nations Unies.

Selon une source proche du dossier, c'est le juge Alexandre Baillon, du pôle crimes contre l'humanité, qui a été désigné pour conduire l'instruction.

Une porte-parole de BNP Paribas, interrogée par Reuters, a minimisé cette nouvelle étape.

"Il s'agit simplement de la suite mécanique et obligatoire de la procédure dans le cadre d'un dépôt de plainte de ce type. Cela ne constitue en aucun cas un développement nouveau", a-t-elle dit. "La banque n'a été informée que par voie médiatique de cette plainte, dont elle ne connaît pas la substance."

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)