La décision du Royaume-Uni devrait pénaliser les perspectives de croissance de l'UE à court terme par son impact direct sur les échanges, une incertitude accrue et le resserrement des conditions monétaires et financières suite au creusement des spreads des pays périphériques de la zone euro et au renchérissement des coûts de financement des entreprises. Le Royaume-Uni devrait, quant à lui, voir son PIB reculer de 2 % environ au cours des deux à trois prochaines années, selon nos estimations. L'impact se fera surtout sentir en 2017. Le pays représentant environ 14 % des exportations de la zone euro, l'effet commercial net devrait être d'environ 0,1% du PIB de la zone euro sur la période 2016-2017. Les exportations de la zone euro devraient pâtir du ralentissement économique du Royaume-Uni, après sa décision de quitter l'Union, du fléchissement de la livre sterling (GBP) et des incertitudes entourant ses relations à venir avec l'UE. Des quatre grandes puissances de la zone euro, la plus exposée au Royaume-Uni sur le plan commercial est l'Allemagne et la moins exposée, l'Italie. Avec des exportations vers le Royaume-Uni, qui représentent 17 % de son PIB, l'Irlande sera de loin la plus impactée. L'incertitude créée par le Brexit et ses conséquences sur le débat politique dans les pays de l'UE ne manqueront pas de peser sur la demande intérieure au sein de l'Union européenne. Il faut s'attendre en effet à des conditions monétaires plus restrictives et, au sein de la zone euro, à un élargissement plus durable des spreads des pays périphériques, reflétant une plus forte aversion au risque chez les investisseurs des marchés financiers. Notre objectif de rendement du Bund, que nous avions fixé à -20 pb pour la fin de l'année, devrait donc être atteint plus tôt que prévu. L'accroissement de l'aversion au risque pourrait entraîner une augmentation des coûts de financement pour les banques et les sociétés non financières de l'UE et, partant, un durcissement des conditions du crédit. Il est plus difficile d'évaluer l'effet négatif lié à l'incertitude du marché et au resserrement des conditions monétaires sur le PIB ; on peut, cependant, l'estimer à environ 0,4 % sur deux ans, au vu de l'impact des tensions antérieures. Le PIB de la zone euro sera donc probablement en retrait de 0,5 % par rapport aux prévisions de notre scénario central (antérieur au Brexit) pour 2016-2017, sachant que l'essentiel de l'impact portera vraisemblablement sur l'année 2017. Nous tablons à présent sur une croissance de 1,4 % (contre 1,5 % auparavant) en 2016 et de 0,9 % (contre 1,3 %) en 2017. Eu égard au niveau d'incertitude, les risques sont orientés à la baisse. Le ralentissement de la croissance et le renforcement de l'incertitude devraient, à leur tour, exercer de nouvelles pressions à la baisse sur l'inflation. L'inflation sous-jacente va probablement plonger en deçà du plus bas record du printemps 2015 à 0,6 % en g.a.

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