L'indice des 30 grandes valeurs a gagné 34,72 points, soit 0,17%, à 20.810,32 après avoir atteint en séance un nouveau pic absolu à 20.840,70. Le Standard & Poor's-500, plus large, a grappillé 0,99 point, soit 0,04%, à 2.363,81, après un sommet à 2.368,26.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a reculé en revanche de 25,12 points (0,43%) à 5.835,51, sa plus mauvaise séance ce mois-ci, plombé par Nvidia.

Le compartiment de l'énergie a gagné 0,51% dans le sillage des cours du brut qui ont pris plus de 1%.

Celui de la santé s'est octroyé 0,74%, le président Donald Trump ayant réaffirmé sa détermination à réformer prioritairement le système de santé aux Etats-Unis.

Le marché enchaîne les records depuis deux semaines après la promesse par Trump d'une annonce "phénoménale" sur les impôts dans les prochaines semaines.

Son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a dit jeudi qu'il souhaitait le vote d'une réforme fiscale "très importante" avant les vacances du Congrès en août.

Cette déclaration, initialement bien reçue à Wall Street, a eu ensuite un effet à double tranchant, beaucoup jugeant intenable un tel calendrier.

"Je pense que personne qui connaît un tant soit peu la mécanique législative de ce pays ne puisse imaginer une seule seconde qu'une réforme fiscale majeure puisse être présentée en mars puis votée, signée et promulguée en août", s'énerve Tom Simons, économiste chez Jefferies à New York.

Dans une interview à Reuters, Donald Trump a déclaré qu'il traiterait du sujet après la réforme du système de santé (Obamacare), sans préciser de date.

Trump a reçu par ailleurs une vingtaine de patrons de grands groupes devant lesquels il a réaffirmé son souhait de les voir rapatrier des millions d'emplois aux Etats-Unis.

Depuis l'élection du 8 novembre, l'indice S&P-500 a pris quelque 10% mais, faute de mesures concrètes, il n'a pas connu de variation de plus de 1% sur une séance, à la hausse ou à la baisse, depuis le 7 décembre. "Je ne serais pas surpris si on assistait à des repositionnements d'ici la fin du trimestre, surtout dans les secteurs qui ont le plus progressé", dit Omar Aguilar, chez Charles Schwab Investment Management.

Les investisseurs espèrent des annonces plus précises le 28 février, quand le président s'exprimera devant le Congrès.

Cela n'a pas empêché les volumes de s'étoffer avec quelque 7,11 milliards de titres qui ont été échangés, à comparer à une moyenne de 6,79 milliards sur les 20 dernières séances.

NOUVEAU RECORD POUR BOEING

Sept des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête les services aux collectivités (+1,05%).

Parmi les valeurs en vue, le fabricant de matériel informatique HP Inc s'est adjugé 8,64% après avoir annoncé mercredi soir un deuxième trimestre consécutif de croissance du chiffre d'affaires.

Le spécialiste du paiement mobile Square, cofondé et dirigé par le patron de Twitter Jack Dorsey, a bondi de 14,03% à 17,15 dollars, soutenu également par de bons résultats.

Au sein du Dow, les pharmaceutiques Johnson & Johnson (+1,82%) et Pfizer (+1,40%) ont signé les plus fortes hausses, Merck prenant pour sa part 0,86%.

Boeing a gagné 0,86% aussi, terminant tout près d'un nouveau record à 177. L'avionneur aura beaucoup à gagner avec la réforme fiscale, a dit son directeur financier Greg Smith.

A la baisse, le distributeur L Brands a dévissé de 15,81% après l'annonce d'un recul de 10% des ventes de son enseigne phare Victoria's Secret en janvier.

Aux techs, Nvidia a chuté de 9,27% à 100,49 dollars, sa plus mauvaise séance depuis près de deux ans. Instinet est passé d'"alléger" à "vendre" sur le concepteur de puces graphiques qu'il juge désormais bien valorisé. Le titre avait été la meilleure performance du S&P-500 en 2016.

Tesla a décroché de 6,41% malgré des résultats solides, pénalisé par une configuration graphique difficile et des craintes de nouvel appel au marché.

Sur le marché des changes, le dollar a pâti des propos jugés peu réalistes de Steve Mnechin sur la réforme fiscale et aussi du ton prudent de la Réserve fédérale dans le compte rendu, publié mercredi, de sa dernière réunion monétaire.

Avec les anticipations de hausse de taux en mars qui s'estompent, le billet vert est retombé à un plus bas de deux semaines face au yen, à 112,55 yens, tandis que l'euro a gagné jusqu'à 0,4%, à 1,0595 dollar.

Le rendement de l'emprunt américain à 10 ans s'est détendu à 2,418%, après avoir reculé en séance jusqu'à 2,379%, au plus bas depuis le 9 février.

L'or a parallèlement grimpé jusqu'à 1.251 dollars l'once, un pic depuis le 11 novembre. Il gagnait 1% à 1.249,36 en fin de journée, sa meilleure séance depuis le 6 février.

(avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Chuck Mikolajczak