Pékin (awp/afp) - La Chine aura besoin de 6.810 avions commerciaux sur les vingt années à venir, selon des prévisions de Boeing révisées en nette hausse, grâce à l'essor de la classe moyenne et l'explosion du commerce en ligne --susceptible de doper le fret aérien.

Ces nouveaux appareils, à 75% des monocouloirs, représenteront une valeur marchande cumulée de 1.025 milliards de dollars sur la période 2016-2035, a précisé l'avionneur américain en dévoilant ses nouvelles prévisions annuelles mardi à Pékin.

En dépit du vif ralentissement de la deuxième économie mondiale, le groupe a nettement relevé ses anticipations: l'an dernier, il ne tablait que sur 6.330 nouveaux avions livrés à la Chine sur les deux décennies à venir.

Seuls 29% des appareils neufs livrés serviront à remplacer de vieux avions, tandis que 71% viendront tripler la flotte du pays, qui passera de 2.880 appareils l'an dernier à 7.720 appareils en 2035.

Dopé par l'essor continu d'une vaste classe moyenne, le nombre de passagers en Chine devrait grimper de 6,4% en moyenne par an d'ici 2035.

A l'heure où la Chine rééquilibre son économie vers les services et la consommation intérieure, "les transports et le tourisme sont des secteurs-clé", a commenté Randy Tinseth, vice-président de Boeing.

Selon la nouvelle projection du groupe, la Chine comptera pour 17% des quelque 39.600 avions de ligne vendus dans le monde au cours des deux prochaines décennies.

Les compagnies chinoises "gonflent déjà leurs flottes" pour répondre à la demande grandissante du tourisme et du voyage d'affaires en Asie, observe-t-on chez Boeing.

"L'expansion de la classe moyenne couplée avec un assouplissement des politiques de visa envers les voyageurs chinois laissent augurer d'un avenir doré pour le marché des vols long-courrier", a insisté M. Tinseth, lors d'une rencontre avec quelques journalistes à Pékin.

La flotte chinoise d'avions de grande capacité (bicouloirs de plus de 200 passagers) devrait ainsi tripler en l'espace de vingt ans, exigeant quelque 1,560 nouveaux appareils.

Le groupe fait par ailleurs preuve d'un enthousiasme particulier sur le fret aérien. Plombé par la morosité de l'économie planétaire, le segment n'a progressé que de 1,6% dans le monde entre 2010 et 2015.

Mais l'explosion du commerce en ligne --qui représente désormais environ 12% du total des ventes au détail en Chine-- pourrait lui donner un nouveau souffle.

"Il faudra les moyens pour transporter tous les colis en envoi express", sourit Randy Tinseth, observant que les structures logistiques --telles celles établies par les américains FedEx et UPS-- restent en Chine largement "embryonnaires".

Le demande chinoise d'avions cargos devrait donc décoller d'ici à 2035, avec 180 nouveaux avions de fret, auxquels s'ajoutent 410 appareils reconvertis pour le fret, estime Boeing.

afp/rp