MONTRÉAL (awp/afp) - Le Canada renoncerait à acheter des avions de combat Boeing, a indiqué vendredi le constructeur américain, au profit de vieux chasseurs F18 australiens, une décision non confirmée par le gouvernement canadien.

Cette décision --qui pourrait être officialisée dans les tout prochains jours-- apparaît comme une mesure de rétorsion, brandie il y a quelques semaines par le Premier ministre Justin Trudeau face aux nombreux conflits commerciaux entre les deux voisins nord-américains.

"La compagnie Boeing respecte la décision du gouvernement canadien", a indiqué le constructeur américain, prenant pour acquis , selon le communiqué, des "informations de presse" sur le choix du Canada pour le F18 australien.

Sans démentir, ni confirmer, le ministère canadien de la Défense n'a fait aucun commentaire.

Il y a un an, le Canada avait annoncé une commande de 18 chasseurs Super Hornet à Boeing, évaluée à 5 milliards de dollars, pour remplacer une partie de ses 77 F18 vieillissants et en attendant de lancer en 2019 un appel d'offres afin de moderniser sa flotte de combat.

Mais depuis, Boeing a hérissé le gouvernement canadien en décidant, avec l'appui de l'administration du président Donald Trump, d'imposer des droits compensatoires et des taxes antidumping pour tout avion civil CSeries du constructeur Bombardier vendu aux Etats-Unis.

"Si Boeing continue d'insister à vouloir éliminer des dizaines de milliers d'emplois au Canada en s'attaquant à Bombardier, il ne devrait pas s'attendre de notre part, comme gouvernement, à ce que nous lui achetions des avions", avait prévenu en octobre Justin Trudeau.

Son gouvernement avait alors suspendu ses discussions avec Boeing et s'était tourné vers l'armée australienne qui vend ses F18 d'occasion.

Les Américains ont imposé des droits compensatoires de 220% sur les avions CS100 et CS300 de Bombardier importés aux Etats-Unis et une taxe antidumping de 80% sur ces mêmes avions. Boeing accuse Bombardier de fabriquer ses avions de 100 à 150 places grâce à des subventions publiques et de les avoir vendus à perte à la compagnie Delta Air Lines.

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