Bolloré reste parmi les bons élèves du marché parisien : après avoir gagné 3,75% vendredi suite à l'annonce de la vente à Vivendi de sa participation dans Havas, le titre du groupe industriel s'apprécie encore de 1,81% ce lundi. A 4,17 euros, Bolloré évolue à son plus haut niveau depuis fin décembre 2015 après avoir renoué avec une croissance organique significative au premier trimestre. Sur cette période, le groupe a vu son chiffre d'affaires progresser de 7,3% à périmètre et changes constants pour atteindre 2,58 milliards d'euros.

Non seulement, Bolloré n'avait plus enregistré de croissance organique depuis le troisième trimestre 2014 mais, en plus, cette progression est bien supérieure aux attentes. Oddo tablait sur une stagnation du chiffre d'affaires du groupe à périmètre et changes constants.

Toutes les divisions de Bolloré ont contribué à ce rebond. Si l'activité Communication s'est montrée moins dynamique que d'habitude du fait de la faible croissance d'Havas au premier trimestre, investisseurs et analystes saluent en revanche la nette reprise des métiers de la logistique pétrolière et du transport. Le chiffre d'affaires du Transport a augmenté de 3,8% en organique et celui de la logistique pétrolière de 26%. Oddo visait -3,5% pour le premier et +22% pour le second.

En 2016, ces activités avaient été fortement pénalisées par la baisse des cours du brut qui a incité de nombreux Etats africains, clients de Bolloré, à limiter leurs investissements dans leurs concessions portuaires. Or, le groupe intervient précisément comme opérateur sur ce type de structure. De plus, la baisse des taux de fret dans un contexte peu porteur pour le commerce mondial a également impacté ces activités. Ces indicateurs sont donc repartis à la hausse en début d'année.

Cette présentation a aussi donné l'occasion à Bolloré de donner des précisions sur le deal avec Vivendi. Le groupe va donc récupérer 2,3 milliards d'euros en cédant ses 60% dans Havas qu'il compte utiliser pour se désendetter et pour réaliser de nouveaux investissements.

Oddo estime que le niveau de dette sur Ebitda qui aurait dû être de 3,8 fois en 2017 passera à 2,6 fois cette année. Du côté des investissements, Bolloré pourrait se renforcer au capital de Vivendi, accélérer des projets en Afrique ou dans le stockage d'électricité.