Paris (awp/afp) - Le groupe Bolloré a publié vendredi un chiffre d'affaires en hausse de 7,2% pour le premier trimestre à 2,58 milliards d'euros, aidé par l'augmentation des prix des produits pétroliers.

L'activité "logistique pétrolière", qui représente 22,6% du chiffre d'affaires du groupe français diversifié, a ainsi progressé de 26,3% par rapport au premier trimestre 2016, tandis que la branche principale, "transport et logistique" (53,7% de l'activité totale), a enregistré une croissance de 2,6%, selon un communiqué.

"Transport et logistique" a bénéficié sur la période de "la remontée des taux de fret", selon le groupe Bolloré qui pointe "la reprise de l'activité et de nouveaux projets dans certains pays (Angola, Mozambique, Kenya, République Démocratique du Congo...), malgré un contexte économique morose", notamment au Congo et au Cameroun.

Très sensible aux fluctuations des cours du pétrole, l'activité "logistique pétrolière" avait contribué à tirer vers le bas le chiffre d'affaires de Bolloré lors de l'exercice 2016 (-7% à 10,07 milliards d'euros).

Cette hausse des prix début 2017 "compense la baisse des volumes liée à un contexte climatique moins favorable qu'au premier trimestre 2016", a relevé Bolloré.

Du coup, la "logistique pétrolière" a repris sur la période sa deuxième place par importance d'activité au sein du groupe du milliardaire breton Vincent Bolloré, aux dépens de celle qui reste la plus visible du grand public: la communication, avec notamment Vivendi, maison-mère de Canal+.

La progression de 2,8% de ce secteur, dont le chiffre d'affaires a atteint 531 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année, "est surtout attribuable à la forte croissance des activités télécoms", selon Bolloré.

Cette branche est en plein bouleversement, puisque Bolloré a annoncé jeudi vouloir combiner les actifs de Vivendi (médias) et Havas (publicité), qu'il contrôle respectivement à hauteur de 20,65% (29% des droits de vote) et 60% pour créer un "leader mondial" du secteur.

La branche "Stockage d'électricité et solutions" a quant à elle progressé de 6,2% mais reste anecdotique à l'échelle du groupe, avec un chiffre d'affaires trimestriel de 73 millions d'euros. Le dynamisme de cette activité est dû à "la forte croissance de la division terminaux spécialisés (bornes et sas pour les gares et les aéroports) et la bonne activité des films plastiques", selon le groupe.

Les effets de change et de périmètre n'ont que peu joué sur la période, la croissance du chiffre d'affaires à périmètre et changes constants s'établissant à 7,3%, selon Bolloré qui n'avait pas publié d'objectifs financiers pour l'exercice annuel en cours et n'en a pas davantage dit vendredi.

Le groupe avait bouclé l'exercice 2016 sur un bénéfice net de 440 millions d'euros (-22%), disant subir une "conjoncture internationale déprimée".

Bolloré a par ailleurs confirmé vendredi vouloir reprendre le contrôle total de Blue Solutions, sa filiale spécialisée dans le stockage d'électricité introduite en Bourse fin 2013, via une offre publique d'achat simplifiée qui sera déposée "courant juin 2017".

Une seconde "fenêtre de sortie" pour les actionnaires qui n'auraient pas apporté leurs actions à la première offre, à 17 euros l'action, sera ouverte après la publication des comptes de l'exercice 2019.

Des accords entre Bolloré et Blue Solutions, entérinés par les conseils d'administration des deux sociétés, prévoient en particulier "la mise en place d'un nouveau contrat d'approvisionnement de batteries Blue Solutions avec Bluecar plus long (jusqu'au 31 décembre 2025), étendu à Blue Storage et Bluebus, intégrant un décalage des volumes et une révision des prix contractuels pour suivre l'évolution escomptée du marché", selon le communiqué.

afp/rp