PARIS, 1er décembre (Reuters) - Canal+ doit s'adapter à l'inflation du prix des droits de retransmission des compétitions sportives dans le monde, a estimé mardi le président de son conseil de surveillance après la perte par le groupe de télévision payante des droits de la Premier League anglaise.

Déjà concurrencée sur le front sportif par les Qataris de beIN Sports, la chaîne cryptée a perdu les droits du championnat anglais, raflés par le groupe européen de télécoms et de médias Altice pour plus de 100 millions d'euros par an.

Canal+ déboursait jusque-là 63 millions d'euros par an pour diffuser en exclusivité le plus prestigieux championnat européen.

"C'est sûr que le prix des droits sportifs monte de façon extraordinairement importante partout dans le monde", a déclaré à Reuters le président du conseil de surveillance de Vivendi , maison mère de Canal+.

"Il faut que Canal+ s'adapte", a ajouté le dirigeant, également patron du groupe Bolloré qui inaugurait ce mardi à Paris un "Bluetram", totalement électrique, fonctionnant sans rail ni caténaire.

Compétition la plus importante pour Canal+ après la Ligue 1 et la Ligue des champions, la perte de la Premier League inflige un nouveau coup dur au spécialiste de la télévision payante dont la base d'abonnés s'érode sur fond de concurrence accrue sur ses deux piliers, le cinéma et le sport.

Elle intervient alors que l'état-major de la chaîne a été remanié en profondeur cet été par Vincent Bolloré qui refuse toutefois de parler de raté.

"Les équipes ont investi autant qu'il le fallait. Là, il y a clairement quelqu'un qui a mis un prix très supérieur. C'est la vie des entreprises", a-t-il dit, réaffirmant sa volonté d'investir massivement dans la chaîne cryptée pour la redresser.

"Nous ne sommes pas dans un sprint, nous sommes dans un marathon".

(Gwenaëlle Barzic, édité par Pascale Denis)

Valeurs citées dans l'article : ALTICE, Vivendi, BOLLORE