En difficulté face à de puissants concurrents comme Netflix, beIN Sports et Altice, le groupe de télévision a continué de perdre des abonnés, dont le total est passé sous la barre des 5 millions dans l'Hexagone.

Le spécialiste de la télévision payante - dont Vivendi a revu de fond en comble l'équipe dirigeante, la grille des programmes et la stratégie commerciale - a toutefois enregistré un ralentissement de la baisse de ses revenus et de son résultat opérationnel par rapport aux trois premiers mois de l'année.

Canal+ a notamment profité des accords de distribution passés ces derniers mois avec les opérateurs télécoms Orange, Free (Iliad) et Bouygues Telecom, qui ont recruté au total près de 3 millions de clients.

"Nous espérons une diminution du taux de désabonnement dans les mois à venir car une majorité de nouveaux clients optent pour des offres avec une durée d'engagement de 24 mois", a précisé le directeur financier de Vivendi Hervé Philippe lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Selon Vivendi, Canal+ a signé en août "un doublement de ses recrutements par rapport à la même période de 2016 dans un contexte de reprise du championnat de Ligue 1".

Canal+, qui affirme être en avance sur son objectif de réduire les coûts de 300 millions d'euros à horizon 2018, a confirmé son objectif d'augmenter son Ebita à 350 millions d'euros cette année contre 240 millions en 2016.

La prévision inclut les ventes de Canal+ à l'international, en hausse de 6,6% sur les six premiers mois de l'année grâce à la hausse du nombre d'abonnés.

Les difficultés persistantes de Canal+ ont été compensées par un nouveau solide trimestre d'Universal Music Group, qui profite comme l'ensemble du secteur du succès des offres de streaming.

Au global, Vivendi a fait état d'une hausse de 6,2% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre à 2,77 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel ajusté a progressé de 17,1% à 203 millions.

Le marché tablait en moyenne sur un chiffre d'affaires de 2,7 milliards et un Ebita de 183 millions d'euros.

STREAMING ET "DESPACITO" DOPENT LA MUSIQUE

La première maison de disques mondiale, dont l'Ebita a bondi de 58,4% à 286 millions d'euros au premier semestre, a également profité du bon accueil réservé à plusieurs sorties, comme l'album de Drake, la bande originale de "La La Land" ou le succès phénoménal de "Despacito".

Le rythme devrait cependant ralentir au cours de la deuxième partie de l'année, a prévenu Vivendi.

Le groupe de médias envisage une mise en Bourse de sa pépite, a réaffirmé le président du directoire Arnaud de Puyfontaine, tout en précisant qu'aucun projet concret n'était sur la table à ce stade.

Le dirigeant a par ailleurs défendu le rachat controversé de la participation du groupe Bolloré - le premier actionnaire de Vivendi - dans Havas, après l'avertissement sur résultats lancé par le publicitaire.

"Si c'était à refaire, nous le referions", a assuré Arnaud de Puyfontaine face aux interrogations de certains investisseurs sur la pertinence stratégique de l'opération et dans un contexte de recul des valorisations du secteur publicitaire face aux inquiétudes suscitées par la baisse des dépenses des gros annonceurs de la grande consommation.

Vincent Bolloré, qui contrôle de fait le groupe de médias après avoir grimpé à hauteur de 20% de son capital, a encore renforcé son emprise avec l'arrivée de deux membres de sa garde rapprochée.

Gilles Alix, directeur général de son groupe familial, et son neveu Cédric de Bailliencourt, directeur financier de Bolloré, ont été nommés par le conseil de surveillance au directoire.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gwénaëlle Barzic et Andrew Callus

Valeurs citées dans l'article : Havas, Ubisoft Entertainment, Vivendi, Bolloré, Telecom Italia, Mediaset