PARIS (awp/afp) - Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a critiqué dimanche Vincent Bolloré, principal actionnaire d'iTELE, qui est selon lui "allé jusqu'à détruire son outil de travail pour empêcher le pluralisme".

Assurant lors du deuxième débat télévisé de la primaire vouloir "exercer une présidence forte", "indépendante des puissants", M. Montebourg a évoqué un "mur des puissants, invisible mais bien réel devant lequel beaucoup de pouvoirs politiques se sont fracassés".

Pour illustrer son propos, l'ancien ministre de l'Economie s'en est pris sans le nommer directement à M. Bolloré, patron de Canal+ et donc principal actionnaire d'iTELE qui co-diffuse le débat.

Une longue grève a opposé à l'automne dernier les salariés et la direction de la chaîne, la rédaction réclamant le départ de l'animateur controversé Jean-Marc Morandini et une charte éthique pour garantir leur indépendance. A l'issue des 31 jours de conflit, près d'une centaine de salariés a quitté iTELE.

"Il y même une chaîne, votre chaîne Mme Ferrari", a-t-il interpellé la journaliste d'iTELE Laurence Ferrari, dont "le propriétaire est allé jusqu'à détruire son outil de travail pour empêcher le pluralisme", a attaqué M. Montebourg.

"Une présidence forte c'est celle qui défend l'intérêt des Français et qui lorsqu'il y a un certain nombre d'intérêts contradictoires est capable de dire non", a poursuivi M. Montebourg.

La sortie de l'ancien ministre de l'Economie a provoqué le courroux de Mme Ferrari qui a sèchement rétorqué: "Concernant la chaîne que vous avez évoquée, iTELE, elle est là, et bien là, et je la représente ce soir M. Montebourg".

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