New York (awp/afp) - "Nous ne paierons pas les taxes" douanières imposées sur les importations d'avions Bombardier, a déclaré mercredi Ed Bastian, le PDG de la compagnie aérienne Delta Air Lines, cliente de l'avionneur canadien et mêlée à la dispute commerciale entre Ottawa et Washington.

"Nous ne paierons pas les taxes qui sont en discussion ou en débat et ça c'est très clair", a affirmé M. Bastian, répondant à des questions sur le sujet lors de la conférence téléphonique portant sur les résultats trimestriels du groupe.

"Nous prendrons livraison des avions (même si) il y aura du retard pour la livraison", a-t-il poursuivi. "Nous pensons que cet avion doit être commercialisé (...) et sommes persuadés que Delta l'aura au prix conclu dans le contrat".

Jugeant le conflit "irréaliste" et "absurde" parce que Boeing ne disposait pas d'un avion concurrent au CSeries au moment où Delta a passé sa commande, M. Bastian a ajouté qu'"aucun tort n'avait été causé à Boeing".

Les Américains ont imposé des droits compensatoires de 220% sur les avions CS100 et CS300 de Bombardier importés aux Etats-Unis et une taxe antidumping de 80% sur ces mêmes avions. Boeing accuse Bombardier de fabriquer ses avions de 100 à 150 places grâce à des subventions publiques et de les avoir vendus à perte à Delta.

Ottawa a de son côté menacé mercredi d'acheter des avions de combat d'occasion F18 de l'armée de l'air australienne plutôt que des Super Hornet neufs de Boeing, quelques heures avant une rencontre très attendue entre le Premier ministre Justin Trudeau et le président américain Donald Trump à Washington.

Delta n'exclut pas, si nécessaire, d'examiner des "alternatives" mais préfère ne pas l'envisager pour le moment, a encore dit Ed Bastian.

"Nous continuons à travailler étroitement avec nos partenaires de Bombardier", a conclu le dirigeant.

afp/rp