Bouygues (-1,02% à 33,425 euros) occupe la dernière place du CAC 40 depuis l'ouverture de la séance, faisant les frais d'une dégradation d'opinion de RBC. Le broker a fait passer son opinion sur le titre de Performance en ligne à Sousperformance et son objectif de cours de 39 à 27,50 euros. Cette décision a été prise pour tenir compte du rejet par Bouygues de la proposition d'achat déposée par Altice sur sa filiale télécom. En effet, RBC estime que la stratégie d'indépendance suivie par le conglomérat sur ce secteur devrait se traduire par une baisse de la valeur de Bouygues Telecom.

Valorisée 10 milliards d'euros par l'offre d'Altice, le cours actuel de Bouygues la valorise plutôt à 7,50 milliards. RBC est encore plus pessimiste et estime que l'activité télécom du groupe Bouygues vaut 5 milliards d'euros.

Le broker pointe les difficultés auxquelles Bouygues Telecom risque d'être confronté en restant seul, dans un marché encore très concurrentiel même si les baisses de prix devraient ralentir. "Le débat reste vif concernant le positionnement à long terme de Bouygues et sa viabilité sur le marché", écrit RBC.

Les analystes indiquent que le changement d'opinion sur Bouygues est également lié aux dépenses prévues, autour de 500 millions d'euros, pour acquérir les fréquences de 700 MHz mises en vente par le gouvernement.

Même si l'évolution de l'activité télécom tient une grande place dans l'analyse de RBC, ce dernier précise que le cours de Bouygues prend aussi en compte la valeur des autres pôles du groupe, notamment la construction. Le broker estime que, si le marché français risque d'être encore contraint par des mesures d'austérité, le conglomérat va pouvoir compter sur les contrats gagnés à l'international. "Bouygues a gagné quelques contrats impressionnantes à l'étranger, ce qui devrait lui assurer une visibilité décente", conclut RBC.

(E.L.L.)