Le titre s'inscrit en tête de l'indice CAC 40, avec un gain de 6,23% à 33,50 euros à 13h15, dans un marché en nette hausse (+2,7%).

Le groupe de BTP, de médias et de télécommunications estime désormais que l'Ebitda de Bouygues Télécom devrait augmenter à environ 750 millions d'euros cette année, contre 694 millions en 2014, alors qu'il l'attendait jusqu'ici stable.

Bouygues Telecom dépassera également largement sa prévision de 300 millions d'euros d'économies en 2016 et se trouve aussi en avance sur son objectif d'un gain cumulé d'un million de clients mobiles d'ici fin 2017, confortant, selon Martin Bouygues, la stratégie de stand alone d'un opérateur encore au coeur des scénarios de consolidation du secteur français de la téléphonie mobile au mois de juin.

"Nous nous sentons assez confortables dans la situation actuelle", a déclaré le PDG de Bouygues au cours d'une conférence de presse, en réponse à une question sur l'avenir d'un marché à quatre opérateurs.

Il a également précisé qu'il n'avait pas eu de contact avec Patrick Drahi depuis son refus, en juin, de l'offre à 10 milliards d'euros que le patron de Numericable-SFR lui a faite pour racheter Bouygues Telecom.

RECUL D'ACTIVITÉ EN FRANCE

Avec 11,4 millions de clients mobile fin juin 2015, Bouygues Telecom gagne 147.000 clients au deuxième trimestre, bien davantage que les 76.000 gagnés par l'opérateur historique Orange. Numericable-SFR en perd quant à lui 314.000. Le quatrième opérateur Free (groupe Iliad) publiera ses résultats trimestriels lundi.

Dans le parc fixe, précise Société Générale dans une note, la hausse de 78.000 clients au deuxième trimestre marque une légère baisse de la croissance par rapport à 2014, mais toujours devant Orange, qui a gagné 74.000 clients au deuxième trimestre, et devant SFR, qui en a perdu 119.000 sur la même période.

La hausse de la clientèle s'accompagne pour Bouygues Telecom d'une stabilité du revenu par client mobile (Arpu) à 22,9 euros au deuxième trimestre par rapport au premier. En revanche, il est en hausse de 0,7 euro à 29,3 euros sur la période.

En intégrant l'ensemble des activités du groupe, Bouygues a enregistré au premier semestre une perte nette et une légère baisse de son chiffre d'affaires, imputable à l'environnement toujours difficile dans la route en France.

Le groupe a vu son activité reculer de 5% en France tandis qu'à l'international, elle a grimpé de 9%.

Le groupe a confirmé par ailleurs les perspectives de marges de ses activités BTP et télévision en 2015, attendues respectivement stables et en amélioration.

Le résultat opérationnel courant a progressé de 50,6% à 119 millions d'euros, tandis que le résultat opérationnel non courant a été divisé par dix environ à 45 millions, reflet des plus-values de cession de Cofiroute et Eurosport enregistrées en 2014 et de 74 millions d'euros de charges liées au partage de réseaux entre Bouygues Telecom et Numericable-SFR et à la restructuration engagée chez TF1 et dans le BTP.

Le résultat net, part du groupe, est tombé dans le rouge avec une perte de 42 millions d'euros au premier semestre. Hors exceptionnels, il ressort à -4 millions, en progression malgré la baisse de la contribution nette d'Alstom, dont Bouygues détient environ 29% du capital.

Le consensus des analystes publié sur le site de la société donnait respectivement 14,8 milliards, 49 millions et -92 millions.

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume et Joseph Sotinel