Dans son point de conjoncture, la FFB dit mardi tabler sur une croissance de 2,4% de l'activité en volume l'an prochain, après +4,7% attendu sur l'ensemble de 2017. L'année qui s'achève a été marquée par une accélération régulière, puisqu'en septembre la FFB attendait encore une progression de 4%.

"Malgré une baisse des mises en chantier d'environ 10.000 unités, imputable aux dispositions prises en loi de Finances, le logement poursuivra son essor mais de façon beaucoup plus mesurée", a expliqué le président de la FFB Jacques Chanut au cours d'une conférence de presse.

"Dès que l'environnement institutionnel change, cela a un effet immédiat en termes de frein alors qu'il faut deux à trois ans avant d'avoir un effet positif quand l'environnement s'améliore."

La FFB souligne l'impact du rognage des dispositifs PTZ et Pinel dans les zones moins tendues et celui de la baisse des recettes des bailleurs sociaux, alors que le secteur du HLM représente jusqu'à 15% du chiffre d'affaires total du secteur du bâtiment.

"Le recentrage du dispositif Pinel en 2018 aura sans doute un impact sur le neuf dans les zones qui en sortent", a indiqué de son côté Thierry Thomas, président de l'Institut notarial de droit immobilier, qui a présenté le bilan annuel des notaires de France dans une autre conférence de presse. "Le marché du neuf est dopé par le système Pinel."

Dans ce contexte, le président de la FFB a plaidé pour une hausse des prix facturés par les entreprises de construction car leurs marge restent faibles alors que les prix des matériaux sont orientés en nette hausse.

Dans le secteur de l'entretien et la rénovation de logements anciens, l'année 2018 s'annonce plus difficile, a ajouté Jacques Chanut, à cause du rognage du dispositif CITE (crédit d'impôt pour la transition énergétique) dont les volets isolants, les portes d'entrée et les chaudières à fioul standard vont être exclues.

En 2018, le non-résidentiel neuf - bâtiments industriels, administratifs, bureaux et commerces - verra en revanche sa croissance accélérer à 8,9% grâce à tous les secteurs hors agricole, reflet de la reprise de la demande et du redressement des capacités d'investissement observés depuis deux ans.

En matière d'emploi, le bâtiment continuera sur sa lancée l'an prochain avec 30.000 créations de postes attendues (salariés et intérimaires), après 20.000 créations estimées en 2017 et 4.900 emplois perdus en 2016.

Le secteur a renoué avec une croissance de 1,6% en 2015, après huit années de baisse de l'activité. Au global, à prix constants, l'activité du bâtiment ne retrouvera toutefois l'an prochain que son niveau de 2013, très loin des pics connus sur la période 2006-2008.

(Avec Julie Carriat, édité par Dominique Rodriguez)

par Gilles Guillaume

Valeurs citées dans l'article : Bouygues, Eiffage, Vinci