"Les trois activités de Shell ont toutes apporté une contribution solide à ces bons résultats", a déclaré le directeur général Ben van Beurden dans un communiqué, faisant référence aux activités dans l'aval (raffinage & distribution), la production pétrolière et gazière.

Shell et la plupart de ses concurrents sont désormais capables de réaliser des profits, même si le baril de pétrole redescend aux alentours des 50 dollars et se concentrent sur la croissance de leurs activités. Le prix du baril de Brent, qui s'élevait en moyenne à 52 dollars au troisième trimestre, dépasse aujourd'hui les 60 dollars.

BP a dit cette semaine qu'il pourrait équilibrer ses comptes si le cours du brut retombait à 49 dollars.

Signe de cette reprise, Shell a obtenu la semaine dernière le droit d'explorer la moitié de blocs proposés par le Brésil. BP et Exxon Mobil ont également participé avec succès à l'appel d'offres.

Le titre Shell gagne 0,869% à 2 380 pence à la Bourse de Londres vers 12h06, qui avance de 0,31% au même moment.

L'IMPACT DES OURAGANS

Les activités de raffinage, dont le bénéfice a triplé au troisième trimestre, ont largement contribué à la hausse globale du résultat du groupe. Ces dernières ont tiré profit d'une forte progression des marges au mois d'août après le passage de l'ouragan Harvey aux Etats-Unis, qui a réduit d'un quart les capacités des raffineries.

La division chimie, un moteur de croissance important pour les dix ans à venir, a également accru son bénéfice de 20% au troisième trimestre par rapport à il y a un an.

"Les chiffres sont solides. L'aval est une fois encore un facteur de croissance clé", commente Iain Reid, analyste chez Macquarie.

Le bénéfice net part du groupe, ajusté des coûts courants d'approvisionnement (CCS) et hors éléments exceptionnels, a atteint 4,1 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros), à comparer avec un consensus de 3,62 milliards de dollars.

Le bénéfice net pour le troisième trimestre 2016 s'établissait à 2,72 milliards de dollars.

La production de pétrole et de gaz sur la période juillet-septembre a augmenté de 2% à 3,657 millions de barils équivalent pétrole par jour par rapport au trimestre précédent.

La génération de trésorerie tirée des activités a baissé de 33% à 7,58 milliards de dollars, son premier recul depuis le premier trimestre 2016. Shell a expliqué ce repli par les hausses en valeur des stocks en raison de l'augmentation des prix du pétrole.

Hors fonds de roulement, la génération de trésorerie a atteint 10 milliards de dollars sur la période, ce qui garantit les investissements du groupe et le versement du dividende, estiment les analystes.

"Le groupe démontre la solidité de ses flux de trésorerie dans un environnement où le baril de Brent vaut environ 50 dollars, ils couvrent le dividende", relève Jason Gammel, analyste chez Jefferies.

Le ratio dette sur capitaux propres, a légèrement augmenté à 25,4%, contre 25,3% au deuxième trimestre.

Il est sensiblement inférieur au pic de 29,2% atteint au troisième trimestre 2016, après le rachat de BG Group pour 54 milliards de dollars.

Shell a vendu quelque 25 milliards de dollars d'actifs pour financer cette acquisition et devrait parvenir à atteindre son objectif de 30 milliards de dollars d'ici la fin 2018.

(Karolin Schaps et Ron Bousso; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît van Overstraeten)

par Ron Bousso et Karolin Schaps

Valeurs citées dans l'article : Exxon Mobil Corporation, BP