Saint-Pétersbourg (awp/afp) - Le géant pétrolier russe Rosneft, sous sanctions occidentales, a signé vendredi des alliances en vue de développer sa production en Sibérie et se renforcer sur le marché asiatique, notamment avec le britannique BP qui va investir jusqu'à 300 millions de dollars pour explorer de nouveaux gisements.

Rosneft et BP ont paraphé lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg des "accords finaux contraignants pour créer une nouvelle société commune, Yermak Neftegaz qui mènera des travaux d'exploration" dans deux zones, l'une en Sibérie Occidentale et l'autre en Sibérie Orientale, a indiqué le groupe russe dans un communiqué. Rosneft détiendra 51% de cette coentreprise et BP 49%

Le groupe britannique, qui détient 19,5% du capital de Rosneft, "s'est engagé à fournir jusqu'à 300 millions de dollar en deux phases", est-il précisé. Son président David Campbell a expliqué vouloir "rechercher des opportunités de croissance dans un contexte de faibles prix du pétrole", cité dans le communiqué de Rosneft.

Avec les autres projets communs de deux groupes, cet accord "élargit la géographie de notre coopération et crée un précédent permettant (...) la mise en oeuvre de projets en amont sur les plus importants sites non exploités de Rosneft en Sibérie Occidentale et Orientale", a souligné dans un communiqué Igor Setchine, le directeur général du producteur russe.

Le groupe public est visé par des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne car Igor Setchine est considéré comme très proche de Vladimir Poutine. Rosneft cherche de longue date à attirer des investisseurs, notamment asiatiques, pour développer des projets, alors que de nombreux gisements actuellement exploités en Russie sont considérés comme en fin de vie.

Vendredi, il a également annoncé la signature de la vente, jusqu'alors au stade de la lettre d'intention, de 23,9% de l'un de ses plus importants projets déjà exploités en Sibérie, Vankor, à un consortium indien comprenant Oil India, Indian Oil et Bharat Petroresoures.

En mai, une autre société indienne, ONGC Videsh, avait acheté une part de 15% dans ce projet pour 1,27 milliard de dollars.

Après l'adoption de sanctions contre Rosneft, les autorités russes avaient dit vouloir attirer des investisseurs chinois dans ce projet aux immenses ressources, exploité depuis 2009 dans le Grand Nord, sans résultat.

"La création d'un hub international énergétique va amplifier de manière significative le potentiel de production de Vankor", a souligné Rosneft dans un communiqué. "La possible organisation de ventes en commun va renforcer la place des ressources énergétiques russes dans l'environnement très concurrentiel de la région Asie-Pacifique et aura un effet positif sur la stabilisation du marché", a-t-il ajouté.

afp/rp