* L'échec de l'Opdivo vu comme étant favorable au Keytruda de Merck

* Les déboires de Bristol-Myers pourraient également profiter à AstraZeneca

* A Wall Street, le titre Bristol chute de 16,7%, l'action Merck gagne 6,9%

* A Londres, le titre AstraZeneca a terminé en hausse de 1,3% (Actualisé avec cours de Bourse, contexte)

par Ransdell Pierson

5 août (Reuters) - Bristol-Myers Squibb a dit vendredi que l'Opdivo, l'un de ses médicaments d'immunothérapie vedettes, avait échoué à ralentir la progression des symptômes de la maladie auprès de patients, n'ayant pris aucun traitement auparavant, atteints d'un cancer du poumon à un stade avancé.

A la suite de cette annonce, le titre du géant pharmaceutique américain s'effondre à Wall Street, perdant vers 15h50 GMT 16,7% à 62,71 dollars.

A l'inverse, Merck, qui a en portefeuille le traitement Keytruda, un concurrent direct de l'Opdivo, voit son action progresser de 6,8% à 61,79 dollars.

En Europe, l'action AstraZeneca a terminé en hausse de 1,3% à 52,32 pence, après avoir dépassé en séance le niveau de 55 pence atteint en 2014 au moment de la tentative ratée de Pfizer de mettre la main sur la laboratoire britannique.

Comme pour Merck, les analystes pensent que les déboires de Bristol-Myers Squibb augmentent les opportunités de marché pour AstraZeneca, qui veut devenir un acteur de premier plan dans les traitements d'immunothérapie.

"C'est le pire scénario" pour l'Opdivo et Bristol-Myers, a estimé Seamus Fernandez, analyste chez Leerink. "Il semble qu'il n'y a aucun positif".

LE KEYTRUDA SUSCEPTIBLE DE RATTRAPER L'OPDIVO

En mars 2015, l'Opdivo avait reçu le feu vert pour être administré à des patients atteints d'un stade avancé d'un cancer du poumon non à petites cellules et sur lesquels la chimiothérapie n'avait eu aucun effet.

Six mois plus tard, le Keytruda de Merck a reçu l'autorisation de mise sur le marché pour le même type de population de malades.

Depuis, les deux groupes pharmaceutiques se sont lancés dans des essais de grande ampleur pour voir si leurs traitements, qui coûtent chacun quelque 150.000 dollars (135.400 euros) par an, étaient susceptibles d'être bénéfiques à des patients n'ayant jamais reçu le moindre traitement pour ce type de cancer du poumon, le plus répandu.

Ces essais ont comparé les résultats des médicaments d'immunothérapie à ceux de la chimiothérapie.

Des données partielles publiées en juin à la suite d'essais cliniques ont suggéré que le Keytruda avait un effet bénéfique auprès de patients n'ayant jamais été traités auparavant. Les données complètes de cette étude n'ont pas encore été publiées.

Maintenant que l'Opdivo a échoué à ce type d'essais, le Keytruda a de meilleures chances de rattraper son retard en termes de ventes. Au deuxième trimestre 2016, le premier a généré un chiffre d'affaires de 840 millions de dollars, soit près de trois fois que le second, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 314 millions.

* BREAKINGVIEWS-Bristol-Myers suffers $21 bln self-inflicted wound (Avec la contribution de Natalie Grover à Bangalore, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par)

Valeurs citées dans l'article : Bristol-Myers Squibb Co, Merck & Co., Inc.