Rome ne s'est pas fait en un jour. Tel est le message passé ce matin par Marco Gobbetti, le nouveau directeur général de Burberry en charge de relancer l'enseigne dans le sillage d'un chiffre d'affaires trimestriel décevant. Mais les investisseurs ont souvent du mal à laisser du temps au temps et le titre du groupe de luxe britannique plonge de près de 8% à 1 645 pence. Au titre de son troisième trimestre clos fin décembre, soit une période clef pour le secteur du luxe, la marque au tartan a accusé un repli de 3% à 719 millions de livres de son chiffre d'affaires.

Le consensus tablait sur 739 millions. Les ventes dans les boutiques ouvertes depuis plus d'un an ont grimpé de 2%, mais les analystes visaient une progression de 3%.

A l'image du reste du secteur, Burberry a bénéficié d'une hausse de ses ventes en Asie-Pacifique et Chine continentale. Mais cette performance a été en grande partie atténuée par le léger repli enregistré en Europe et notamment au Royaume-Uni. L'effet de la forte dépréciation de la livre de l'an dernier s'est estompé alors que devise a regagné une partie de ses pertes.

Les ventes du groupe britannique font pâle figure alors que Richemont, et surtout Hugo Boss, dont la situation est plus proche, ont favorablement surpris.

Dans ce cadre, les analystes comme UBS soulignent que Burberry n'a pas évoqué dans son communiqué l'état de la recherche du successeur de Christopher Bailley, son emblématique directeur de la création, dont le départ prochain a été annoncé en novembre dernier.

Conscient de la faiblesse des chiffres présentés ce matin, Marco Gobbetti a assuré que son plan stratégique centré sur la montée en gamme dans la maroquinerie et les vêtements se déployait au sein du groupe. Il a toutefois prévenu que les premiers effets concrets de ce plan ne seraient visibles que lors de l'exercice 2021.

Déçu, UBS a confirmé son opinion Neutre et son objectif de cours de 1 800 pence.