Londres (awp/afp) - L'action Burberry plongeait jeudi de plus de 11% à la Bourse de Londres jeudi, affectée par la révision en hausse du coût des restructurations du groupe de luxe et par ses perspectives financières mitigées malgré l'annonce de bénéfices en progrès au premier semestre.

Le spécialiste du trench-coat a désagréablement surpris le marché et son titre dévissait de 11,69% à 1.753 pence vers 09H00 GMT, après avoir assorti la publication de ses résultats semestriels d'indications sur un plan "stratégique" qui a laissé les investisseurs sur leur faim.

Burberry a pourtant fait état d'un bond de 29% de son bénéfice net à 93 millions de livres (105 millions d'euros), lors de la période du 1er avril au 30 septembre qui correspond au premier semestre de son exercice comptable 2017-2018.

Son bénéfice opérationnel a grimpé aussi de presque un quart, à 127 millions de livres, et son chiffre d'affaires de 9% à 1,263 milliard de livres (1,430 milliard d'euros).

"Les clients ont répondu positivement à nos nouveautés dans le domaine de la mode, particulièrement pour les vêtements de pluie et la maroquinerie. Les revenus des ventes via le numérique ont grimpé dans toutes les régions, tirés par l'activité sur téléphone mobile, tandis que notre croissance a été particulièrement forte dans nos magasins en gestion directe dans la région Asie-Pacifique", s'est félicité le directeur général Marco Gobbetti.

M. Gobbetti a pris les rênes de Burberry en juillet des mains de l'emblématique Christopher Bailey.

Entré chez Burberry en 2001 et devenu directeur artistique, M. Bailey avait pris en plus la fonction de directeur général à partir de mai 2014, à la surprise des analystes au vu de son manque d'expérience à la tête d'une entreprise de cette envergure. Ayant cédé la direction générale à M. Gobbetti, M. Bailey qui reste directeur artistique a récemment annoncé son départ du groupe en 2018.

Désormais capitaine en chef du navire, M. Gobbetti a délivré plusieurs annonces jeudi qui ont froissé les investisseurs. Il a d'abord relevé les prévisions de coût des restructurations annoncées au printemps 2016 pour faire face à un environnement d'affaires mitigé dans le secteur du luxe.

Il a aussi prévenu que les chiffre d'affaires et marges opérationnelles ajustées du groupe resteraient "globalement stables à taux de change constant" lors des exercices comptables 2018/19 et 2019/20, renvoyant à l'année suivante la progression tant attendue de ces résultats.

Dans ce contexte, les investisseurs n'ont pas semblé extrêmement sensibles à sa stratégie dévoilée de renforcer l'offre et les services de luxe du groupe, quitte à "rationaliser" son activité de moyenne gamme.

afp/rp