Le titre du groupe de luxe, l'un des principaux bénéficiaires du vote britannique du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne, a perdu jusqu'à 9% à la Bourse de Londres en réaction à ces annonces, sa plus mauvaise performance depuis quatre ans.

Burberry, qui réalise plus de 80% de ses ventes à l'international, a expliqué qu'une tendance positive en Europe et une "surperformance significative au Royaume-Uni", où ses ventes ont bondi de 30%, lui avaient permis d'améliorer les ventes au détail à périmètre comparable au deuxième trimestre pour la première fois en quatre trimestres.

Mais le chiffre d'affaires dans son ensemble a baisse de 4% sur les six premiers mois de l'exercice, à 1,16 milliard de livres (1,29 milliard d'euros), du fait d'une baisse des revenus des activités de vente en gros et de licence.

"Hormis l'apport des taux de change, Burberry peine à dégager une croissance significative", estime le broker Liberum qui conseille de vendre le titre.

Aucune amélioration ne se dessine au deuxième semestre car la demande des chaînes de grands magasins aux Etats-Unis reste déprimée, ajoute-t-il.

L'action perd 7,80% à 1.394 pence vers 10h20 GMT, après un point bas à 1.360, effaçant pratiquement tous ses gains du mois. Le titre avait atteint un pic de 14 mois vendredi dans l'anticipation de bons résultats dopés par la baisse de la livre.

Dans son communiqué, Burberry indique que son bénéfice annuel ajusté sera augmenté de 125 millions de livres si le sterling reste à ses niveaux du 12 octobre.

Le groupe paie environ 40% de ses coûts en Grande-Bretagne, où il produit ses célèbres manteaux au tartan, mais n'y réalise que 15% de ses ventes, dont plus de la moitié à une clientèle touristique, estiment les analystes.

Carol Fairweather, la directrice financière, a fait état d'une forte demande de consommateurs et de touristes au Royaume-Uni dans les trois mois qui ont suivi le vote du Brexit.

"Les Chinois en représentent une bonne partie, mais c'est le cas pour les touristes de toutes nationalités sur ce trimestre, aux Etats-Unis aussi", a-t-elle dit. "(Ils sont) clairement influencés par les taux de change mais réagissent aussi à ce qu'ils voient en magasin".

Burberry, qui a ajouté pendant l'été l'actrice Lily James à sa liste d'égéries, poursuit un programme d'amélioration de ses points de vente, où ses marges sont à la traîne de la concurrence.

Le directeur artistique Christopher Bailey, qui cèdera l'an prochain son autre titre de directeur général à Marco Gobbetti, venu de la griffe française Celine, a fait état de progrès dans le plan d'amélioration des magasins tout en reconnaissant que l'environnement du commerce de détail restait "difficile."

"Nous restons bien positionnés pour atteindre nos objectifs financiers", a déclaré Bailey, qui restera directeur artistique et deviendra président de Burberry.

(Véronique Tison pour le service français)

par Paul Sandle