Les prises de bénéfices pèsent sur Bureau Veritas (-3,93% à 19,435 euros), qui gagne toujours plus de 5% depuis le début de l'année (-6% pour le SBF 120), après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel légèrement inférieur aux attentes. Sur les trois premiers mois de l'exercice 2016, le spécialiste de la certification a vu ses revenus baisser de 4,2% à 1,059 milliard d'euros, fortement pénalisés par un effet de change négatif (-4,4%). En données organiques, la baisse est de 0,6%. Les analystes anticipaient un repli organique de 0,4% à 1,08 milliard d'euros.

Bureau Veritas a encore été fortement impacté par la baisse des prix des matières premières, notamment du pétrole sur le premier trimestre. Cette évolution, en incitant les entreprises du secteur à réduire leurs investissements, et donc à faire moins appel aux services du certificateur, a pesé sur la division Industrie du groupe. Son chiffre d'affaires a chuté de 8,1% en organique à 221,9 millions d'euros. Exane BNP Paribas anticipait un recul plus limité, de 7%.

La composante pétrole et gaz a également pesé sur les performances de la division Matières premières. Cependant, grâce au bond de 22,8% du chiffre d'affaires dans l'agriculture, Bureau Veritas est parvenu à compenser ce paramètre : le chiffre d'affaires des Matières premières a progressé en organique de 1,6% à 181,8 millions d'euros.

En dépit de la persistance attendue d'un contexte difficile sur ces métiers liées aux hydrocarbures, Bureau Veritas a maintenu ses prévisions d'une croissance organique de 1% à 3% et d'une marge opérationnelle ajustée élevée, comprise entre 16,5% et 17,0%. Le spécialiste de la certification anticipe toujours une amélioration de la tendance au deuxième semestre.

"Nous continuons d'adapter notre structure de coûts dans les marchés concernés. Cette tendance conforte notre conviction que le renforcement du profil de croissance et de la résilience du groupe, à travers la poursuite de la diversification géographique et sectorielle, est la bonne stratégie", a déclaré Didier Michaud-Daniel, directeur général du groupe.

Réagissant à cette publication, Jefferies a pris acte de ce discours rassurant et maintenu sa recommandation d'Achat sur Bureau Veritas, confiant dans le fait que le premier trimestre ne représentera qu'un creux dans l'exercice. Oddo se montre légèrement plus prudent, misant certes sur un rebond dans la deuxième moitié de l'année mais d'une ampleur moindre que ce que laisse supposer la prévision du groupe (+3,2% contre +6%).