Bureau Veritas n'arrive pas à remonter la pente. Au plus bas depuis février, le titre du spécialiste de la certification accuse une chute de plus de 8% depuis la clôture du 17 octobre, veille de son avertissement sur ses ventes et sa marge 2016. Dans les jours qui ont suivi, Société Générale, Barclays, Credit Suisse ont abaissé leurs objectifs de cours sur Bureau Veritas et Oddo a dégradé sa recommandation sur le titre à Neutre. Aujourd'hui, le titre est encore enfoncé (-1,34%) par l'abaissement d'opinion de Jefferies, passé à Conserver, et les commentaires prudents de Bryan Garnier.

Dans sa note publiée ce matin, dans laquelle il dégrade aussi SGS, Jefferies craint que la croissance organique du groupe de certification ne soit plus suffisante pour éviter une érosion de sa rentabilité. De plus, Jefferies se dit préoccupé par l'exposition de Bureau Veritas au marché européen, dans un contexte de risque politique grandissant, et aux matières premières.

Pour le broker, les objectifs à long terme de Bureau Veritas - une croissance organique de 5 à 7% d'ici 2018 et une marge de 17,5% d'ici 2020 - seront très difficiles à atteindre. Jefferies se demande notamment comment le groupe va réussir à générer 400 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire en augmentant sa pénétration auprès de clients existants. L'enjeu est de proposer toute son offre à des clients pour lesquels il travaille aujourd'hui sur un ou deux thèmes. L'analyste observe que cette transversalité est compliquée à mettre en œuvre et qu'elle est poursuivie par l'ensemble des acteurs de la certification.

De son côté, Bryan Garnier juge aujourd'hui qu'il est encore trop tôt pour revenir sur le titre Bureau Veritas. En plus de considérer la valorisation élevée, le broker déplore une faible visibilité sur nombre de marchés adressés par le groupe (Marine, Construction, Industrie) et ne s'attend à aucune nouvelle positive dans un avenir proche. Emboitant le pas à Jefferies, Bryan Garnier estime enfin que la croissance externe ne sera pas suffisante pour compenser la faiblesse attendue de la croissance organique.

Enfin, le consensus des analystes a d'ores et déjà abaissé ses prévisions annuelles après le profit warning de Bureau Veritas. Les analystes anticipent une décroissance organique de 0,6% cette année pour une marge ajustée de 16,3%. La précédente prévision était de +0,4% et 16,6%. Bureau Veritas prévoit une légère baisse organique de son chiffre d'affaires et une marge opérationnelle ajustée comprise entre 16% à 16,5%.