Cette décision, ainsi que des objectifs 2017 prudents, font perdre du terrain à l'action du groupe de certification.

A 11h20, le titre cédait ainsi 4,37% à 18,065 euros, accusant l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF 120 (-0,53%).

"Les résultats 2016 ont été en ligne avec les attentes mais les prévisions 2017 pourraient conduire à de légères dégradations du consensus pour le BPA", commente Jefferies dans une note. "Avec une génération de cash flow opérationnel à la baisse et une dette nette à la hausse, cette publication n'a rien de très excitant."

Le spécialiste de l'inspection et de la certification est confronté à un environnement économique difficile sur deux grands segments d'activité qui l'avait conduit en 2015 à avertir sur son chiffre d'affaires. L'oil & gas a souffert de la chute des cours du brut tandis que les opérateurs maritimes ont été confrontés plusieurs années durant au ralentissement de la croissance économique mondiale et à d'importantes surcapacités.

"Dans un environnement encore incertain, notre ambition est intacte", a déclaré toutefois le directeur général Didier Michaud-Daniel, cité dans un communiqué.

A moyen terme, Bureau Veritas compte désormais atteindre son objectif d'une croissance organique de son chiffre d'affaires de 5% à 7% à l'horizon 2020, et non plus autour de la fin 2018 comme il le prévoyait lors de la présentation de son plan en octobre 2015.

L'objectif d'une marge opérationnelle ajustée d'environ 17,5% grâce à des gains de productivité et des restructurations, et celui de cash-flows libres élevés à l'horizon 2020 sont quant à eux maintenus.

Sur cette trajectoire, 2017 s'annonce comme un exercice de transition. Bureau Veritas prévoit en effet le retour à une croissance organique légèrement positive (avec une accélération au second semestre) cette année, après -0,6% en 2016, et une stabilisation de sa marge opérationnelle ajustée à environ 16%, contre 16,2% (-55 points de base) l'an dernier.

Il compte également faire repartir à la hausse sa génération de flux de trésorerie, après une baisse de 15,8% de son cash flow opérationnel en 2016.

Le groupe a passé l'an dernier dans ses comptes une charge exceptionnelle de 42,6 millions d'euros, essentiellement en raison de plans de réduction d'effectifs en Amérique du Nord et du Sud ainsi qu'en Australie.

Bureau Veritas, qui versera un dividende de 0,55 euro (+7,8%) au titre de 2016, a également annoncé avoir resserré son comité exécutif, qui passe ainsi de 16 à neuf membres, afin d'accélérer le processus de décision et la mise en oeuvre de son plan stratégique. Dans ce but, il a aussi regroupé ses activités autour de six grands pôles au lieu de huit auparavant.

(Gilles Guillaume et Jean-Michel Bélot)