Les places financières sont lourdement sanctionnées depuis fin février, avec la propagation rapide du Coronavirus à travers le globe. Les opérateurs ont clairement délaissé les actifs risqués, sur fond de craintes de récession mondiale, d’autant plus dans un contexte de guerre des prix sur le marché pétrolier. Bon nombre de secteurs sont désormais à l’arrêt alors que plusieurs pays occidentaux ont décidé de confiner leurs populations pour tenter d’endiguer la pandémie.
Finis les avions, les repas au restaurant, les nuits d'hôtel, les croisières. Finis les déplacements, finie, parfois, la production. Les dégâts économiques induits par la réponse au Coronavirus constituent un saut dans l'inconnu et ravivent la pression vendeuse, à l’image du CAC40 qui vient d’aligner cinq semaines consécutives de baisse, perdant, un temps, plus de 40% de sa capitalisation boursière.

Les gouvernements et les banques centrales ont ainsi dû multiplier les interventions et les engagements. L'objectif : inonder les acteurs économiques de liquidités pour limiter les effets négatifs de la crise du Coronavirus. Sur les seules dernières séances, la plupart des banquiers centraux ont agi de concert. La Fed vient encore d’abaisser de 1 point son taux directeur (0% et 0.25%). Elle va également racheter massivement de la dette bancaire, d'entreprise et immobilière, pour un montant d'au moins 700 milliards de dollars et a annoncé qu'elle allait mettre en place un dispositif temporaire pour fournir des liquidités à neuf banques centrales (dont l'Australie, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande et Singapour…), une mesure inédite pour une situation exceptionnelle.
De son côté, la BCE a dévoilé un plan d'urgence de 750 milliards d'euros destinés à des rachats de dette publique et privée, tandis que la BoE a abaissé ses taux de 0.15 point et augmenté son programme de rachat d'actifs de 200 milliards de livres, tout comme la banque du Japon.
Loin d’avoir rassuré dans un premier temps, il semble que l'accumulation de mesures annoncées pourrait commencer à porter ses fruits : les indices préservent  pour le moment des zones de soutien majeures et amorcent de timides reprises. Les marchés restent néanmoins nerveux et la volatilité extrême devrait perdurer dans l’attente du retournement de la courbe des « contaminations ». 

Graphiquement, à son plus haut annuel fin février, le CAC40 a brusquement amorcé un mouvement de correction, perdant plus de 40% en quelques semaines, pour s’inscrire finalement en baisse de l’ordre de 31% depuis le début de l’année. Parmi ses composantes, TechnipFMC dégringole de 67%, suivie de près par Renault, avec -62%. Les financières sont également lourdement impactées, à l’image de Société Générale (-53%) ou Crédit Agricole (-50%). C’est Carrefour qui résiste le mieux, avec seulement -4%.
Techniquement, la dynamique apparaît nettement dégradée sur les différentes échelles de temps. En données hebdomadaires, la dynamique est négative sous les 4925 points, borne basse d’un gap laissé ouvert le 9 mars. Sur un horizon temps plus court, la tendance est également négative sous les 4600 points, niveau datant de fin décembre 2018.
On suivra désormais de près la sortie des 3750/4120 points en clôture, pour mettre à profit une poursuite du rebond en cours en direction des 4300 points puis 4600 points, ou au contraire, de nouveaux dégagements en direction des 3600 points voire 3340 points par extension.