Les places financières ont débuté l’année de manière tonitruante, avec un mouvement de reprise de très forte ampleur, dans le sillage des résultats trimestriels globalement qualitatifs des deux côtés de l’Atlantique et des espoirs de résolution du conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis. Malgré les craintes de ralentissement économique à l’échelle mondiale, confortées par des statistiques en demi-teinte, l’appétit pour le risque demeure donc intact, à l’image des grands indices qui enregistrent des performances à 2 chiffres depuis le 1er janvier.

Bien que les dernières statistiques américaines, chinoises ou européennes confirment une dégradation de la conjoncture mondiale, les actions ont toujours la cote, soutenues par la perspective du maintien des politiques monétaires accommodantes des banques centrales.
Même si la Fed prévoit encore 2 resserrements monétaires sur l’année, elle a indiqué qu’elle se montrerait patiente avant de remonter ses taux. Elle pourrait ainsi réviser à la baisse ses projections, compte tenu de l’inflation qui reste modeste, de l’affaiblissement de la croissance mondiale, et particulièrement en Chine (production industrielle à +5.3%, un plus bas de 17 ans). Ses projections et l’impact sur l’éventuelle réduction de son bilan seront particulièrement importantes. De son côté, la BCE reste également en soutien, avec des taux qui ne devraient pas être relevés d’ici la fin de l’année et la mise en place d’une nouvelle série de TLTRO en faveur des banques afin de soutenir le crédit et la consommation.

Deux dossiers majeurs resteront au cœur des attentions dans les semaines à venir. En Europe, ce sont toujours les négociations au sujet du Royaume-Uni, à quelques jours de la date théorique du Brexit (29 mars). Malgré le rejet de l’accord de retrait conclu avec les européens, le marché avait salué le vote contre un Brexit sans accord. Les incertitudes demeurent en l’absence d’un nouveau texte remanié mais il est fort probable que les 27 décident d’accorder aux britanniques un délai supplémentaire pour arrêter les termes du Brexit.

La question commerciale sino-américaine reste l’autre facteur principal catalyseur des places financières. Malgré des avancées substantielles dans de nombreux domaines, beaucoup de désaccords persistent entre la Chine et les Etats-Unis, et il semble peu probable qu’un compromis puisse être trouvé avant fin avril. L’évolution de ces tractations et les prochaines annonces pourraient ainsi redonner un peu de volatilité aux indices. La forte progression depuis le début de l’année incite par conséquent à la prudence.

Graphiquement, le CAC40 poursuit son mouvement de reprise dynamique depuis fin décembre, dans une configuration en forme de « V bottom » en données hebdomadaires. Depuis son point bas à 4555 points, l’indice parisien s’est apprécié de plus de 19%, enregistrant un gain de 15% depuis le 1er janvier. Sur cette échelle de temps, le premier objectif majeur est désormais fixé vers 5500 points.
A plus court terme, la tendance reste clairement haussière au-dessus des 5225 points, à l’image de la moyenne mobile à 20 jours qui joue le rôle de soutien. Au-dessus de ce niveau, on pourra tabler sur une poursuite du mouvement en cours en direction des 5540 points, dernier rempart avant les records de 2018 (5640 points). Attention toutefois, après plus de 800 points de hausse, sans la moindre consolidation, une pause pourrait être légitime. Une rechute sous les 5300 points constituerait une première indication baissière, suggérant une probable rechute vers 5225 points voire 5140 points par extension.