Paris subit sa plus lourde correction de l'année en Europe avec pratiquement -3,7% et la cassure du palier des 3.700Pts (c'est symbolique mais le score final est de 3.399Pts), sur fond de gonflement des volumes (4,2MdsE dont 1 milliard durant le 'fixing').

Un score assez proche de celui de l'Euro-Stoxx50 qui plonge de -2,6% sous les 2.600Pts. Chez nos voisins, le FTSE et le DAX perdent respectivement 3% et 3,3% (avec l'enfoncement des 6.200 pour le 1er et des 8.000 pour le second), la bourse de Madrid a lâché -3,4%.

Les investisseurs ne s'attendaient pas à un discours aussi clair de la Fed concernant l'inflexion de sa politique monétaire avant fin 2013, ni à la possibilité de l'extinction du 'QE-3' d'ici la mi-2014.

Le drapeau rouge est hissé sur les marché obligataires, notamment sur les T-Bonds US dont le rendement s'envole de 25Pts de base de 2,17% vers 2,42% (comme si la FED venait de faire part de son intention de relever son taux directeur de 25Pts supplémentaires après un coup de tabac de même amplitude le 22 mai dernier).

En 7 semaines, le rendement des T-Bonds 2023 vient de passer de 1,62% à 2,45% et ils affichent leur pire niveau depuis novembre 2011.

Le Dollar enregistre une forte remontée (+1% à 1,317 contre 1,34/E hier matin) et les métaux précieux enregistrent une spectaculaire dégringolade avec -5,75% sur l'Or (sous 1.295$, au plus bas depuis septembre 2010) puis -7,5% sur l'argent qui dévisse sous les 20$/Oz pour la première fois depuis près de 3 ans, à 19,8$).

Le recul des -3,5% des places boursières dans ces conditions ne constitue pas une réaction disproportionnée et encore moins à Wall Street où le 'S&P' avait réussi l'exploit de revenir mardi à 1% de son record absolu.

Le Dow Jones qui perd 1,4% à 14.900 rechute sous le seuil technique des 15.000 (48H après avoir testé les 15.350, le Nasdaq enfonce les 3.400Pts avec un recul de -1,35%.

Le repli de Wall Street fut à peine freiné à 16H par la publication des 'Indicateurs avancés' du Conf.Board (hausse symbolique de +0,1% contre +0,8% en avril et +0,2% attendu) puis d'un bon indice d'activité Philly FED qui s'établit à 12 contre +1 anticipé.
Les chiffres hebdomadaires du chômage ont constitué une déception (+18.000 à 354.000) alors que le consensus tablait au pire sur +5.000.

Comme IG le souligne 'Le calendrier concernant la diminution des injections de liquidités se précise (entre la fin de l'année et mi-2014), en fonction du rythme de baisse du taux de chômage', indique pour sa part Barclays Bourse qui note le discours positif de la Fed sur l'évolution de la croissance américaine en 2014. Et l'essentiel est bien là, selon les spécialistes, ils estiment que l'amélioration des conditions économiques devrait réjouir les investisseurs après cinq années de doute.

'Les investisseurs ont surtout retenu la possibilité de voir ralentir le programme d'assouplissement de la Fed avant la fin de l'année si l'économie américaine poursuivait son redressement', renchérit Saxo Banque. 'Bien que Ben Bernanke ait rappelé sa volonté de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour soutenir l'économie américaine, les marchés craignent un ralentissement prématuré de l'action de la Fed', ajoutent les professionnels.

Ainsi, Ben Bernanke a réaffirmé sa volonté de maintenir sa politique jusqu'à ce que le taux de chômage soit revenu à un seuil de 6,5% avec un taux d'inflation à 2,5%.

La banque centrale estime que le taux de chômage devrait se situer en moyenne entre 7,2% et 7,3% d'ici à la fin de cette année, entre 6,5% et 6,8% au quatrième trimestre 2014 et entre 5,8% et 6,2% fin 2015. 'Ces éléments permettront d'avoir des points de repères sur l'évolution future de la politique monétaire américaine', souligne toujours Saxo Banque.

Sur le front des valeurs, Fnac, l'enseigne de produits culturels scindée d'avec Kering (-1,5%), perd plus de 13,7% à 19 euros, au premier jour de son introduction.

Sur le SBF 120, Alcatel-Lucent reste positif (+0,5%) alors qu'UBS a relevé sa recommandation sur la valeur de 'vendre' à 'neutre' avec un objectif de cours rehaussé de 1,3 à 1,6 euro.Le broker estime que le plan stratégique présenté hier ressemble aux deux précédents (le premier avait été lancé après la fusion, le second en décembre 2008) avec davantage d'efforts en matière de réductions de coûts et de réorganisation.

Juste derrière, Sodexo progresse de 1% à 66,9 euros, à la faveur d'un relèvement de recommandation d'UBS.
Côté replis, Eurotunnel plonge de -9,5% alors que Bruxelles somme l'exploitant de baisser ses tarifs.
Renault, champion de la hausse en 2013 dévisse de -6,6% alors que la hausse des taux constitue un sérieux handicap au plus mauvais moment avec des ventes déjà au plus bas depuis 10 ans; ST-Micro a lourdement chuté de -5%, de même que Danone (-3,8%) ou GDF-Suez (-4%).
Le géant Sanofi a pesé de tout son pods sur la tendance avec -4,6%.
Les valeurs bancaires ont été très affectées par la remontée des taux avec BNP à -4,3%, Sté Générale à -4,4%, AXA à -3,8%.



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