"Quel regard portez-vous à présent sur le niveau de valorisation des small caps ?
L’indice Cac mid & small surperforme le Cac 40 depuis 2012 (les deux indices avaient baissé en 2011). Les ratios de valorisation augmentent graduellement depuis 2011 en prenant en compte des perspectives de croissance et de génération de cash croissantes.

Le Cac mid & small est constitué de sociétés dont la capitalisation boursière est en moyenne de 1,2 Mds€ (vs 34 Mds € sur le CAC 40), plutôt matures financièrement malgré leurs plus petites tailles. Leur situation bilancielle permet de financer leur croissance, leur R&D, de faire preuve d'innovation et d’acquérir des parts de marché, notamment à l'étranger.
Ce sont l’ensemble de ces facteurs qui se répercutent dans la prime que veut bien donner le marché.

Vous parait-il encore opportun d’être positionnés sur le segment ?

Si la prise de risque est acceptée, le segment de marché conserve tout son intérêt.
Nous ne sommes pas dans une bulle mais dans un haut de fourchette. Le ratio EV/ Ebit est de 14,8 fois alors que la moyenne sur dix ans est de 12,5 fois. La qualité des fondamentaux, les taux bas et la prime de risque contenue justifient ces niveaux.

Le marché a progressé plus rapidement que ne s’est fait l’ajustement des résultats ?

Un ajustement par la progression des profits devrait se dessiner.
Depuis le début de l’année, le consensus se réajuste à la hausse. Le consensus a ainsi révisé ses prévisions d’EBIT à la hausse depuis le 1er janvier sur le CAC Mid & Small (+ 1,3%).

Entrevoyez-vous une consolidation du marché à court terme ?

A moins d’une franche surprise, au regard de la délivrance des résultats, de la faiblesse des taux, je ne m’attends pas à une consolidation car encore une fois je ne pense pas que la valorisation est excessivement élevée. Celle-ci est en concordance avec un haut de cycle.
Si il y avait un retournement des large caps, cela affecterait nécessairement l’univers des small caps mais ce serait surtout l’occasion de se renforcer sur des valeurs décotées.

De quel ordre de grandeur pourrait être la performance du Cac Mid & Small cette année ?

Il est difficile de se livrer à cet exercice. Ce que nous pouvons simplement affirmer c’est que l’année se présente plutôt bien.

Pour certains le moteur des OPA devrait beaucoup moins contribuer à la performance des small cette année en particulier du fait de la remontée des taux et de l’affaiblissement des primes ?

On ne constate pas depuis le début de l’année un ralentissement du rythme des OPA. La configuration actuelle est propice à l’endettement pour se lancer dans de belles acquisitions et générer de la croissance externe. Les valorisations incitent également au paiement en titres.

Si l’occasion se présente, procéder à un rachat d’entreprise avec une petite prime sera mieux perçu par le marché que conserver le cash endormi dans son bilan.

Quelle principale menace identifiez-vous pour l’univers à ce stade de l’année ?

L’enthousiasme peut s’étioler si les espoirs sont fortement déçus par rapport aux mesures de relance attendus outre-atlantique. D’un autre coté, de bonnes surprises venant d’Asie peuvent contrebalancer ces éventuelles mauvaises nouvelles. La dynamique en Chine s’est avérée dernièrement plus robuste que prévu.

Y a-t-il selon vous une approche sectorielle à privilégier ?

Même s’il est bien plus pertinent dans la configuration actuelle d’être stock pickeur, sans parler d’un secteur en particulier, les valeurs cycliques devraient constituer un vivier d’opportunités dans la mesure où elles devraient tirer avantage de la relance économique.
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