"Quel bilan faites-vous des résultats semestriels des entreprises du CAC 40 ?
Les résultats semestriels des principales capitalisations françaises sont très satisfaisants. Le secteur bancaire, la grande distribution ou encore les télécoms ont retrouvé du dynamisme grâce à l’amélioration de la consommation dans la zone euro. Les secteurs industriels ont quant à eux profité de la baisse de l’euro qui a tiré les ventes à l’international et a permis une amélioration significative des marges. C’est notamment le cas de l’automobile, mais aussi de l’aéronautique. Le secteur pétrolier a bien sûr souffert de la chute des cours du brut mais les résultats de Total étaient supérieurs aux attentes.

Quelles sont vos attentes pour le second semestre ?
Il y a un ralentissement de la croissance dans les pays émergents mais il été jusqu’ici compensé par la reprise en Europe et aux Etats-Unis. Les chefs d’entreprises que j’ai contactés évoquent des tendances très positives sur les mois de juillet-août. Les résultats du troisième trimestre devraient donc être bons. Sur l’ensemble de l’année le consensus des analystes table sur une hausse de 8-9% des bénéfices du CAC 40, cela me paraît raisonnable.

Le chiffre d’affaires des entreprises du CAC 40 a, au mieux, stagné ces dernières années. L’amélioration des bénéfices est venue pour l’essentiel d’un effort sur les coûts. Qu’en sera-t-il cette année ?
Si l’euro se maintient à ses niveaux actuels, la croissance des entreprises du CAC 40 devrait se situer entre 2 et 4% sur l’année 2015. C’est mieux que la croissance européenne, un peu moins bien que la croissance mondiale. Ce n’est pas si mal, compte tenu de la baisse des revenus du secteur pétrolier (ndlr : Total, l’un des poids lourds du CAC 40, a vu son chiffre d’affaires chuter de 30% au premier semestre). Pour la première fois depuis quatre ans, nous devrions avoir une vraie croissance rentable des entreprises françaises.

Quelle est votre stratégie pour les prochains trimestres ?
Il y a beaucoup d’opportunités aujourd’hui dans les secteurs « domestiques », exposés à la croissance européenne. La dynamique devrait rester favorable dans le secteur bancaire grâce à la reprise de la demande de crédits. Les services informatiques sont bien placés pour profiter d’une hausse des investissements des entreprises. Le secteur est en pleine recomposition (rapprochements entre Sopra et Steria, Atos et Bull) et les valorisations plutôt attractives. Enfin les constructeurs et les équipementiers automobiles ont subi une violente correction due au regain de prudence sur la Chine: celle-ci me semble exagérée au vu des perspectives du secteur."