Sortie de route. Donald Trump a annoncé hier l'ouverture d'une enquête sur le marché automobile américain, qui pourrait aboutir à des droits de douane sur les importations de véhicules et de pièces détachées. Il a utilisé pour cela le même texte que pour l'aluminium et l'acier, la loi de 1962 sur les protections commerciales dérogatoires lorsque la sécurité nationale est en jeu. De quoi susciter l'émoi dans l'industrie automobile mais aussi chez les revendeurs américains, dont l'association (AIADA) s'est dite consternée.

Sortie de route bis. Rien à voir avec la nouvelle du dessus, mais le distributeur de pièces détachées automobiles Autodis a renoncé à entrer à la Bourse de Paris. Le fonds Bain capital espérait que son protégé lèverait 400 millions d'euros. Pour expliquer le revirement, l'entreprise utilise la sémantique habituelle : fort intérêt des investisseurs mais environnement de marché "particulièrement prudent" qui n'a pas permis de "refléter pleinement le potentiel". En d'autres termes, le marché (pas si prudent que ça au vu des indices) a considéré que Bain était trop gourmand. 

BNP pas intéressé par Deutsche Bank. Lors de l'assemblée générale annuelle de la banque française, Jean-Laurent Bonnafé a répondu sans détours à la question d'un actionnaire sur un intérêt possible pour un rapprochement avec Deutsche Bank. "A un horizon visible, le groupe n'a pas l'intention d'entrer dans des opérations d'ampleur majeure", a-t-il indiqué, en expliquant que BNP Paribas se focalise sur sa modernisation. 

Renault va sortir Avtovaz de la bourse russe. Le constructeur, via sa filiale Rostec Auto, va racheter le solde du capital du russe Avtovaz, propriétaire de Lada. Le Français avait profité de la recapitalisation d'Avtovaz pour monter de 64,6% à 83,5%, entraînant une obligation de lancer une offre publique sur les minoritaires. On le sait peu, mais la Russie est le second marché mondial de Renault. La division locale est consolidée par intégration globale. 

La banque centrale turque vole au secours de sa monnaie. Le Président Erdogan avait laissé entendre la semaine dernière qu'il souhaitait peser davantage dans la politique monétaire de son pays, ce qui n'avait pas été du goût des marchés, qui le lui font lourdement payer cette semaine. Au point que la banque centrale a dû se réunir d'urgence pour relever son taux le plus élevé de 13,5 à 16,5%. L'opération de secours a fonctionné, la lire étant repartie en hausse face au dollar. Mais pour combien de temps ?

Deutsche Bank taille dans ses effectifs. L'établissement va supprimer plus de 7.000 postes pour revenir à un effectif de moins 90.000 personnes environ, a-t-il fait savoir, notamment dans ses activités actions qui seront amputées d'un quart. L'objectif est de réduire les coûts ajustés en les faisant passer de 23 à 22 milliards d'euros en un an. 

Ça plane pour Singapour. La Cité-Etat a dégagé une croissance de 1,7% en rythme annualisé début 2018, ce qui est plus rapide que les prévisions des autorités et des économistes. Sur un an, la hausse est de 4,4%. Les autorités ont resserré leurs projections annuelles dans le haut de la fourchette annoncée.

Johnson & Johnson rattrapé par son talc. L'Américain a perdu une nouvelle manche dans l'affaire du talc aux Etats-Unis, après qu'un jury a accepté de relier un cancer à l'usage de talc pour bébé contenant des traces d'amiante. En avril, un procès avait abouti à une condamnation au versement de 117 millions de dollars de dommages et intérêts par J&J et son fournisseur de talc, le Français Imerys.

IG Markets risque gros devant l'AMF. Le collège de l'Autorité des marchés financiers a requis une amende de 800.000 euros contre le courtier spécialisé dans les CFD, IG Markets, lui reprochant des manquements dans la communication avec sa clientèle et des conflits d'intérêts. La commission des sanctions devrait se prononcer dans les prochaines semaines.

General Electric en mode alternatif. Le conglomérat américain s'est effondré de 7% en bourse hier, après les commentaires peu optimistes de son CEO, qui n'a pas caché qu'il n'avait pas les moyens de répondre rapidement à la passe délicate que traverse l'entreprise. Pas de baguette magique donc pour John Flannery, notamment dans le domaine des turbines énergétiques, un marché en totale déprime. Le groupe peut s'appuyer sur ses moteurs d'avion et sur sa branche santé, mais il faudra patienter pour que sa plus grosse division redécolle. Pour ne rien arranger, le dividende est à risque. 

Le Conte est bon. Giuseppe Conte a finalement été désigné par le Président Matarella pour former un gouvernement de coalition en Italie. Le professeur de droit doit consulter au parlement ce matin, mais la composition du futur exécutif est déjà plus ou moins bouclée, après l'accord de gouvernement signé entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles. Pour les marchés financiers, l'Italie est la grande malade actuelle de l'Europe. Ils s'interrogent légitimement sur la teneur du programme proposé. 

Bini Smaghi et Caine rempilent. Deux renouvellements importants de dirigeants du CAC40 ont eu lieu hier après des assemblées générales annuelles. Chez la Société Générale, les actionnaires ont renouvelé le mandat de Lorenzo Bini Smaghi pour quatre ans, lequel a été reconduit à la présidence du conseil. Chez Thales, la réunion annuelle des actionnaires a conduit au renouvellement du mandat de PDG de Patrice Caine jusqu'en 2021.

Trudeau dans les traces de Trump. Le Canada a bloqué le rachat du groupe de BTP Aecon par le chinois CCCC. Une opération de taille modeste (930 millions d'USD), mais symptomatique de la défiance des occidentaux vis-à-vis de l'expansion chinoise. Donald Trump, qui avait récemment empêché une opération d'une autre ampleur, le rachat de Qualcomm par Broadcom, fait des émules en Amérique du Nord.

Engie lorgne les vents espagnols. L'énergéticien a pris 15% d'un vaste projet éolien en Espagne aux côtés de Forestalia (9%), General Electric (25%) et Mirova (Groupe Natixis, 51%). Le contrat porte sur le développement de neuf parcs éoliens en Espagne, totalisant 300 MW. Le Français sera à la fois gestionnaire de l'énergie, acheteur à long terme, fabricant et actionnaire. L'investissement total des partenaires représente 300 millions d'euros et sera couvert par des fonds d'investissement et des financements externes (dont 50 millions d'euros de la BEI).

Raiffeisen vend Notenstein La Roche. L'établissement autrichien va vendre sa banque privée à Vontobel pour 700 millions de francs. Notenstein La Roche, basée à Saint-Gall, affiche 16,5 milliards de CHF d'actifs sous gestion. Elle avait été acquise en 2012 après la déconfiture de sa maison-mère, Banque Wegelin.

Quinta generazione en vue en Italie. Le régulateur des télécoms italien a prévu de finaliser en septembre les premières enchères 5G, en visant 1,25 milliard d'euros de recettes au moins. Iliad, qui se lance de l'autre côté des Alpes dans les prochaines semaines, pourrait être concernée.